VIDEO. Football: Strasbourg a un point de la Ligue 2, comment fête-t-on une montée?
SPORT•Il manque un point au Racing club de Strasbourg pour valider sa montée en Ligue 2. Ce vendredi contre Belfort ?…Floréal Hernandez
Après la fête annulée à trois secondes près face à Amiens (0-1), il y a quinze jours, le Racing a une nouvelle occasion à Belfort (à 19h) de prendre le point qui lui manque pour retrouver la Ligue 2. Si le scénario espéré se déroule, supporters et joueurs vont chavirer et un grand moment de fête va débuter après le coup de sifflet final.
Mais comment fête-t-on une montée ? Récemment Johan Micoud se rappelait avoir « défilé dans des camions pour descendre la Croisette » après une montée avec Cannes. 20 Minutes a interrogé d’anciens strasbourgeois qui ont connu des accessions en L1, en National ou en CFA…
Pierre Ménès sur une barque
En 1992, le RCS retrouve la première division (hé oui, on disait comme ça à l’époque) après un homérique barrage contre Rennes (0-0, 4-1). « Un moment inoubliable dans ma carrière », avoue José Cobos. Pourtant son CV comporte une Coupe des Coupes, des Coupes de France ou de la Ligue ou un titre de champion de France avec le PSG. « Oui mais une montée, c’est particulier, c’est fort ! » Le défenseur se souvient « des gestes faits ce jour-là » et « du public et de l’ambiance de la Meinau ».
>> La pelouse de la Meinau envahie à 8’00.
Cobos se rappelle ainsi l’envahissement de la pelouse. « C’était les débuts du Zapping sur Canal + et Frank Leboeuf y était passé entouré de tous les supporters. » Ensuite, Gilbert Gress avait eu le droit à un bain tout habillé dans les vestiaires ainsi que « tous ceux qui passaient par-là », se remémore le natif du Neuhof. La fête de la montée, Cobos ne s’en souvient pas plus que ça. Il se souvient d’une réception à la mairie avec Catherine Trauttman. « Ah si, Pierre Ménès était présent les jours suivants. Il y a eu une journée, à l’Orangerie peut-être, où il est monté dans une barque. On plaisantait tous en se demandant si l’embarcation allait couler (sourire). »
Trois voitures volées avant la montée de 2007
Neuf années après le barrage face à Rennes, le Racing retombe en L2 pour une saison. Pascal Camadini n’a « pas d’anecdotes » des célébrations qui ont suivi la remontée en 2002. « Ce n’est pas une fête comme après une victoire en Coupe de France [2001] ou en Coupe de la Ligue [2005]. » « On fait plus la fête après une finale », confirme Stéphane Cassard. Le portier et le milieu étaient de l’équipe cornaquée par Jean-Pierre Papin promue en L1 en 2007. Supporters et joueurs avaient communié ensemble. Les premiers sur le terrain - « C’était sympa de les voir là », avoue Camadini-, les seconds dans la tribune au-dessus du tunnel de la Meinau.
>> La montée de 2007 depuis le kop.
Cassard, lui, se rappelle plus l’avant-match : « La veille, trois voitures avaient été volées sur le parking pendant l’entraînement [celles d’Abdessadki, de Johansen et de Mouloungui en plus de montres, de l’argent, etc. dans le vestiaire]. Le coach avait bien géré le truc en disant de rester calme et de ne pas s’énerver », détaille l’actuel entraîneur des gardiens à l’OM.
L’incident passé et la montée acquise, joueurs et staff avaient été récompensés par Philippe Ginestet d’un séjour de trois jours à Ibiza alors qu’il restait encore la 38e journée à disputer à Dijon. « On avait bien rigolé », lance Ali Mathlouthi. « Comme le championnat n’était pas fini, on n’avait pas trop fait les fous », continue Camadini. Les Strasbourgeois ne sont pas les seuls footballeurs présents à Ibiza. « Dans notre Relais & Châteaux, il y avait Edwin van der Sar », se souvient Cassard qui s’était contenté de le saluer.
Soirées au Rétro ou au Living Room
Le RCS ne fait qu’un petit tour d’une saison en Ligue 1. Puis c’est la chute jusqu’en CFA 2. Là, en deux ans, le club va connaître deux montées. Le 12 mai 2012, après un succès face à Chaumont, le Racing proche de la disparition à l’été 2011 accède au CFA. « De mes huit années passées à Strasbourg, c’est la plus formidable, avoue David Ledy. Car c’est celle de la reconstruction. A Forbach, au premier match, l’équipe n’est constituée presque que de jeunes [Ursch, Gisselbrecht, Benchenane…]. On était une vraie bande de potes. » Qui s’aspergera de Crémant et montera dans le kop faire la fête.
Celle-ci se poursuivra dans la piscine des vestiaires puis au Rétro. « Je ne dis pas comment on a terminé », se marre l’attaquant également de la montée en National face à Raon à Epinal en 2013. Avant d’aller au Living Room, les Strasbourgeois avaient « bien fêté avec les supporters devant le grillage », raconte Ledy. Puis le lundi, les célébrations s’étaient poursuivies à l’hôtel de ville avec une place Broglie où les fumigènes craquaient. « On a été choqués de voir tant de monde. C’était un moment fantastique », poursuit le Haut-Rhinois.
Reste maintenant à Blayac, Bouanga, Oukidja, Saad et Cie de lancer les célébrations, ce vendredi, face à Belfort.