Strasbourg: Bientôt des bus électriques dans l'agglo?
TRANSPORTS•Pendant une quinzaine de jours, la Compagnie des Transports strasbourgeois teste un bus 100 % électrique…Gilles Varela
Par curiosité, la Compagnie des transports strasbourgeois (CTS) a mis les doigts dans la prise, juste pour voir. Aussi ne soyez pas surpris si un bus de la ligne 10 démarre sans bruit et sans odeur.
Vous n’avez pas de problème auditif ou d’odorat, c’est bien un bus électrique, le premier sur l’agglomération strasbourgeoise. Et si vous voulez tenter l’expérience, il va falloir vous dépêcher car cela ne va durer que jusqu’au 29 avril.
Un test en conditions réelles
Il s’agit d’un test pour l’instant. La CTS cherche à évaluer, en conditions réelles, l’autonomie, la consommation énergétique, la maniabilité, le confort et de nombreux autres paramètres techniques, mais aussi la viabilité de ce modèle économique. Pour cela, elle utilise un bus « standard » de marque Yutong (entreprise chinoise, leader mondial de bus électrique) mis à disposition par l’entreprise alsacienne Dietrich Carebus Group.
Même si aucune acquisition n’est encore à l’ordre du jour, la compagnie qui renouvelle dix à quinze bus en moyenne chaque année (ceux avec des moteurs thermiques en priorité) compte bien, dans le cadre du volet environnemental de sa politique de développement durable, exploiter sur certaines lignes des bus 100 % électriques, pour peu que le retour sur investissement soit évident.
Un bus au gaz (60 % des bus strasbourgeois actuellement) coûte environ 300.000 euros, là où un bus électrique atteint rapidement le demi-million d’euros. Les tests vont donc aussi nourrir les réflexions sur l’utilité ou non d’un tel surcoût pour la collectivité, pour une technologie en devenir. Les trois tonnes de batteries embarquées ont notamment une durée de vie estimée à huit ans, alors que la CTS utilise en moyenne ses bus 20 ans.
Avantages
Mais le bus électrique, c’est aussi de nombreux avantages. Silencieux, les passagers chuchotent presque à l’intérieur et pour éviter tout accident avec les piétons, le chauffeur indique son départ avec un petit carillon. D’une capacité de 92 personnes, le bus glisse dans la ville.
Faibles coûts d’entretien et d’exploitation, impact positif sur l’environnement, le bus électrique a des arguments pour séduire. « Ils ne peuvent pas convenir à toutes les lignes, les avantages retirés ne seraient pas suffisants comparé au surcoût. Il n’y a pas de solution unique et il faut particulièrement tenir compte des contingences techniques et financières. Mais sur des lignes en centre-ville, comme sur la ligne 10, cela peut-être intéressant », explique Jean-Philippe Lally, directeur de la CTS.