Derrière les portes de l’aérodrome de Haguenau, les mots « Moteur ! Ça tourne ! Action ! Coupez ! » résonnent en ce dimanche de mars. Une fois les portes passées, on tombe sur des malfaiteurs masqués en pleine bagarre avec deux super-héros. Sur le tournage deStorik Troopers, on est plongé à Willgotham City, une mégalopole protégée par Captain Alsace et Batmanele.

120 personnes collaborent sur la série

Pour lancer la production du pilote de la série, les Storik Troopers (comprendre Les troupes de la cigogne) ont fait appel au crowdfunding. Avec les 3.500 euros de financement participatif recueilli, 500 euros de mécénat d’entreprise et beaucoup de bénévolat, les super-héros alsaciens ont pu s’offrir des conditions semi-professionnelles de tournage : équipe technique, maquilleurs, costumiers, effets spéciaux… Au total, ce sont près de 120 personnes qui participent à la série. Et la difficulté réside « à avoir tout le monde au même moment » pour le réalisateur Yannick Carton.

>> 20 Minutes était sur le tournage de la scène de bagarre de Storik Troopers.

Alors les Storik Troopers enchaînent les dimanches de tournage depuis fin août comme celui-ci à Haguenau commencé à 8h et terminé à 20h. Malgré le froid mordant et l’heure matinale, la bonne humeur règne. Julien Riss qui joue Batmanele est raillé pour le temps qu’il met à enfiler son costume. « Il me faut dix minutes », se justifie-t-il alors qu’il se glisse dans une combinaison de plongée agrémentée de coussinets pour le rendre plus costaud.

Ensuite place à son armure dont chaque pièce a été thermoformée et poncée par l’équipe Accurate Dream. « Je suis obligé de mettre une cagoule sous le casque sinon j’ai mal aux oreilles », rigole Batmanele qui n’est toujours pas en costume après 40 minutes.

« Une promotion moderne de l’Alsace »

Avant de matraquer ses ennemis, Captain Alsace répète bonnet sur la tête et en modifiant sa voix pour faire marrer les figurants et l’équipe technique. C’est une réussite. Mais une fois le casque de super-héros sur la tête, le ton se fait menaçant. Pas suffisant pour inquiéter les malfaiteurs cachés derrrière un petit masque blanc.

« Avec Storik Troopers, on veut promouvoir l’Alsace de manière moderne et non de façon kitsch », explique Guillaume Rhoden, aka Captain Alsace. Pour ce faire, l’équipe a fait appel à des amis comédiens pros (Sébastien Bizzotto, Céline d’Aboukir, Jérôme Jollinier…) et tourne un peu partout dans la région : Haguenau, Strasbourg, Colmar, Mulhouse, Altdorf… Ils feront même des plans des gratte-ciel de Francfort pour reproduire la skyline de Willgotham City.

Le tournage a été légèrement perturbé par les attentats de Paris en novembre. « Certains lieux n’étaient plus accessibles pour tourner notamment à Strasbourg [Palais Rohan, place de l’Université] ou à l’aéroport d’Entzheim », explique Yannick Carton. L’équipe s’est alors mise en hibernation. « Ça nous a permis de dérusher, de nous reposer un peu et d’anticiper la deuxième partie du tournage, détaille Guillaume Rhoden. Et de beaucoup nous entraîner. »

La chasse aux producteur est ouverte

Car pour donner le plus de vraisemblance à leur scène de bagarre, Batmanele et Captain Alsace se sont mis au Krav-maga (méthode d’autodéfense utilisée notamment par le Mossad). Ce jour-là, les deux super-héros affrontent cinq ceintures noires du KMBR venues bénévolement. Un armurier débarque pour prêter un vrai pistolet. « On a essayé de tout mettre en œuvre pour rendre la série la plus visuelle et réaliste possible », avoue Guillaume Rhoden.

Le tournage de la série doit encore durer deux à trois dimanches. Les Storik Troopers donnent rendez-vous au début de l’été pour la présentation de leur pilote dans un cinéma strasbourgeois. A ce moment-là, les super-héros alsaciens ne courront plus derrière les méchants mais après les producteurs.

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