Strasbourg: Opposés au GCO, les agriculteurs n'accepteront pas «qu'on achète des terres pour compenser du hamster»
SOCIETE•Les agriculteurs du FDSEA 67 refusent le GCO, l’aire de service et la station-service près d’Offenheim mais aussi les compensations environnementales aux dépens de leurs terres…Gilles Varela
Près d’une centaine d’agriculteurs se sont rassemblés ce mardi matin pour montrer l’emprise du Grand contournement Ouest (GCO) sur leurs terres, un « ouvrage qui consommera énormément de terres agricoles sans pour autant désengorger l’accès à Strasbourg. » explique la FDSEA 67 et des Jeunes agriculteurs du Bas-Rhin. Pour cela, 80 tracteurs ont été répartis dans les champs, afin de matérialiser l’emprise de l’aire de service et l’aire de stockage de poids lourds, soit une vingtaine d’hectares et « apparu que de façon très récente dans le projet ». L’opération a été filmée par un drone et la vidéo sera consultable prochainement sur le site de la FDSEA Bas-Rhin.
Un « gâchis de terres »
« Le GCO aura forcément un impact économique pour les exploitations. Si jamais il devait se faire, on ne peut pas rester les bras croisés. L’agriculture doit montrer ses revendications a déclaré Franck Sander, président de la FDSEA 67. Nous demandons la suppression de l’aire de service, située à 10 minutes à peine de l’aire celle de Brumath Nord mais aussi l’aire de stockage de camions en cas d’intempéries, ce qui arrive que très rarement. On trouverait bien une solution à ce moment-là. Ce n’est pas ça la question et on ne va pas accepter qu’on nous prenne des terres supplémentaires. »
Un impact environnemental
Le GCO aura un impact environnemental et plus nombreux sont ceux qui veillent à la compensation de cet impact que ceux qui se préoccupent de l’impact économique agricole. ajoute la FDSEA 67. Nous n’accepterons pas que des dispositifs d’acquisition soient envisagés de façon massive. Il est question de 93 hectares pour le hamster auxquels il faut ajouter la compensation des zones humides », précisent les agriculteurs.
« On voit bien que les autres associations par exemple environnementales se positionnent très fortement contre le GCO mais en parallèle elles négocient mais pas les mêmes choses que nous, les agriculteurs. Et quand j’entends que pour compenser pour les hamsters, on parle d’achat de foncier, alors là, on n’acceptera pas qu’on achète des terres pour compenser du hamster », s’insurge l’agriculteur.
Pour l’instant, la grande priorité des agriculteurs c’est de lutter contre le GCO dans son ensemble et les 330 hectares qui « vont peser lourdement sur l’économie agricole » dans les secteurs péri urbains.
Une rencontre avec le préfet est prévue jeudi.