JUSTICELe procès de Sylvie Leclerc, réplique du procès Jacqueline Sauvage

Nancy: Procès de Sylvie Leclerc, l'autre Jacqueline Sauvage

JUSTICESylvie Leclerc aurait tué son compagnon pour se délivrer de son emprise. Son procès s’est ouvert ce lundi matin devant la cour d’assises de Meurthe-et-Moselle…
Gilles Varela

G.V. avec AFP

L’affaire n’est pas sans rappeler celle de Jacqueline Sauvage qui a obtenu la grâce présidentielle après avoir tué son mari qui la battait. Sylvie Leclerc, 54 ans, comparaît ce lundi devant la justice à Nancy pour avoir il y a trois ans tué son compagnon d’un coup de fusil alors qu’il dormait.

Qui est Sylvie Leclerc ?

La quinquagénaire, maman d’une fille, enchaînait des emplois précaires. Fragile, elle avait décrit lors des auditions son compagnon comme « colérique, jaloux et impulsif. Il l’insultait, l’humiliait et la contraignait à mener une vie recluse. »

Plusieurs expertises ont conclu à l’altération du discernement de l’accusée au moment des faits, « Ce geste est celui d’une femme violentée pendant 35 années, un geste de survie libérateur », a déclaré son avocate, maître Nathalie Tomasini, qui explique que sa cliente était sous l’emprise de son compagnon.

Pourquoi parle -t-on d’une similitude avec l’affaire Jacqueline Sauvage ?

Même avocate, même arguments de défense, les similitudes avec le dossier de Jacqueline Sauvage ne manquent pas. Cette dernière, âgée de 68 ans, a été condamnée en décembre à dix ans de réclusion criminelle pour le meurtre de son mari violent par les assises du Loir-et-Cher, avant de bénéficier d’une grâce partielle du président de la République. Selon son avocate, Me Nathalie Tomasini, « le point commun entre les deux dossiers est le phénomène d’emprise et le fait que le passage à l’acte soit déclenché par un stimulus qui ravive les traumatismes vécus depuis des années ».

Interrogée sur France 2, la sœur de la prévenue est dévastée. « Ça a été terrible, quand vous apprenez ça, que votre sœur a subi des choses comme ça. Il l’a détruite, il l’a tuée » a-t-elle déclaré.

Les différents arguments de la victime

Une version cependant vivement contestée par l’un des avocats de la partie civile, maître Rui Manuel Pereira qui estime de son côté que rien ne justifiait le meurtre. « C’est une femme fragile et sous emprise, mais ce n’était pas du fait de son compagnon, elle s’est enfermée elle-même dans ce processus », explique-t-il. « Ils vivaient en vase clos », explique l’avocat, en dénonçant que l’histoire soit « réécrite par la seule survivante ».

Le verdict sera rendu jeudi.