Avec 2,24 % de hausse des tarifs en moyenne de la Compagnie des transports Strasbourgeois (CTS) au 1er juillet 2016, ce sera « la huitième augmentation depuis 2008 », s’indigne dans un communiqué le Groupe majorité alsacienne et société civile » de la ville et de l'Eurométropole. Son signataire Jean Emmanuel Robert (LR), conseiller à la ville et à l’Eurométropole, reproche à l’exécutif « de faire payer aux Strasbourgeois et aux résidents de l’Eurométropole leur mauvaise gestion et d’avoir fait le choix d’actionner le levier fiscal et tarifaire ».

Une augmentation justifiée

« Il faut maintenir et étoffer le réseau tout en conservant l’équilibre entre ce que paye l’entreprise, l’usager et le contribuable. Et nous sommes, avec un abonnement mensuel à 49,80 euros dont la moitié est souvent prise en charge par l’employeur, dans la moyenne des grandes villes et même en dessous comparé à Lille ou Nantes », souligne Alain Fontanel, président de la CTS. Une augmentation qu’il justifie ausi par une « offre renforcée aux usagers » avec la complémentarité des réseaux urbains et TER à l’automne mais aussi l’extension des lignes A et E à Illkirch-Graffenstaden ou encore le développement du réseau bus sur l’ensemble du secteur sud de l’Eurométropole.

Une hausse des abonnements

Concrètement, la hausse qui sera décidée au conseil de l’Eurométropole le 24 mars prochain va essentiellement concerner les abonnements, avec une augmentation de 1,40 euro pour les tarifs pleins contre 0,70 euro pour les abonnements à tarification solidaire. La hausse concernera également l’abonnement multimodal PassMobilité. Résultat: les recettes devrait augmenter de 1,07 million d’euros et ramener le taux entre celle-ci et les dépenses à 41,5 %. En revanche, les titres unitaires et les carnets resteront au même prix qu’en 2015.

Un titre de « secours »

Autre nouveauté, la création d’un titre « secours » en 2017. En clair, les tickets de bus achetés directement auprès du chauffeur augmenteront et passeront de 1,70 euro à 2 euros. « Il faut habituer les usagers à favoriser les nouveaux supports, comme ceux sans contacts, les Badgeo, et utiliser les différents canaux de ventes que nous allons multiplier », prévient Alain Fontanel.

La diminution des tickets magnétiques vendus aurait un double objectif : augmenter la vitesse commerciale en assurant une meilleure régularité des bus sachant qu’un km/h gagné équivaut à deux millions d’euros économisés sur un an, mais aussi un enjeu environnemental avec la diminution de l’utilisation du papier et de consommables. En effet, « chaque année, 12 millions de tickets sont produits, ce qui représente 110 arbres », assure Alain Fontanel. A terme, d’ici à cinq ans, le support papier dans les bus devrait disparaître, si le comportement des usagers le permet.