Strasbourg: Comment le Forum européen de bioéthique séduit-il le grand public?
SOCIETE•Le Forum européen de bioéthique se tient de lundi à samedi à Strasbourg. Le thème ? « Le normal et le pathologique ». Pour débattre des scientifiques, des professeurs mais aussi des lycéens ou des artistes…Floréal Hernandez
Le « Festival de Cannes de la bioéthique » se tient à Strasbourg, de lundi à samedi. La formule est du professeur Israël Nisand, membre fondateur du Forum européen de bioéthique. « L’ambition n’est pas de faire une réunion supplémentaire de scientifiques mais d’être avec le grand public et de transmettre, de faire quelque chose d’accessible », explique le gynécologue obstétricien strasbourgeois.
Scientifiques et lycéens à la même tribune
En 2014 et 2015, le forum a accueilli dans les salles de l’Aubette ou de la Librairie Kléber 20.000 personnes à chaque fois. Et lors de la dernière édition, 115.000 se sont connectées pour voir les débats diffusés sur le Web. Le thème de cette année est « Le normal et le pathologique » et 35 débats sont proposés.
« 130 orateurs de tous les champs de pensée qui se retrouveront lors de la 6ème édition du @FEBioethique #bioethics https ://t.co/lEDfbxoI0g — Bruno BENQUE (@bbenk34) December 29, 2015 »
Si le Forum européen de la bioéthique attire des pointures du monde scientifique et médical, le grand public est également à la tribune lors des débats. Habituellement, les grands témoins sont des experts, le forum lui « prend le contre-pied », dixit Nadia Aubin-Mougin, journaliste et membre fondatrice de l’événement, en invitant des lycéens, une association, une chanteuse ou un chef d’entreprise à s’exprimer sur « Directives anticipées. Pas simple d’évoquer sa propre mort » ou « Les psychopathes et nous. Crimes, traitements et châtiments ».
Quand les lycéens parlent de bioéthique, « ça décoiffe »
Professeure d’histoire-géo et d'éducation civique au lycée privé Jeanne d’Arc à Mulhouse, Sandrine Kaczmarek viendra avec 90 élèves de terminale mardi au forum. Certains d’entre eux seront des grands témoins ou des ambassadeurs sur l’une ou l’autre thématique. « Au départ, c’est difficile de parler de bioéthique à la classe, le mot fait peur », avoue l’enseignante. Une fois cet écueil passé, les lycéens « ont énormément de questions. Ils sont confrontés à la maladie d’Alzheimer, aux maladies mentales ».
Anorexie, boulimie, scarifications, jeux, sexe, drogues… Pourquoi et comment arrivons-nous à trop aimer ou à trop ne pas…
Posté par Forum Européen de Bioéthique sur vendredi 15 janvier 2016
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La manière d’aborder la bioéthique par des lycéens est « rafraîchissante », avoue Israël Nisand. « Parfois, ça décoiffe ! » Le professeur estime : « Quand on parle de bioéthique, on parle de demain. Le faire sans des jeunes serait une faute. » Dix-sept établissements scolaires y participent.
Question d’actualité et débat en vis-à-vis
Pour s’adresser au plus grand nombre, le Forum européen de la bioéthique aborde des questions d’actualité : gestation pour autrui, greffe d’organes, fin de vie… « Notre marque de fabrique est d’aller sur des sujets houleux où les politiques refusent de s’engager », reconnaît le professeur de gynécologie obstétrique.
« PIP, amiante, bisphénol… Autant de dossiers qui mettent à mal la confiance. Comment y voir clair ? A regarder : https ://t.co/VEE2NlMmac — FEBioéthique (@FEBioethique) November 30, 2015 »
Le forum met également face à face deux auteurs aux points de vue totalement divergents en « vis-à-vis » par exemple sur « Est-ce bien normal l’acharnement procréatif ? ». « On ne veut pas un pugilat mais permettre à des arguments adverses de s’opposer », avance Israël Nisand.