JUSTICEStrasbourg: «Il y a un vrai problème de trafic et de consommation de drogue sur l'agglomération»

Strasbourg: «Il y a un vrai problème de trafic et de consommation de drogue sur l'agglomération»

JUSTICELors de l’audience solennelle de rentrée du tribunal de grande instance de Strasbourg, le procureur de la République a souligné les problèmes liés au trafic de drogue de la ville…
Floréal Hernandez

Floréal Hernandez

«Le trafic de stupéfiants était la vraie préoccupation de 2014, il le reste pour cette année et les suivantes. » Le procureur de la République, Michel Senthille, a encore tiré le signal d’alarme sur la drogue à Strasbourg lors de la rentrée solennelle du tribunal de grande instance, ce mardi. « Il faut guérir de l’autisme ambiant sur ce fléau », assène-t-il.

35 peines de prison supérieures à 3 ans dans des affaires de stupéfiants

Chiffres à l’appui, le procureur fait un état des lieux du trafic de stupéfiants. « Les services de police, de gendarmerie, des douanes ont saisi 138 kg d’herbe de cannabis, 164 kg de résine de cannabis, 46 kg d’héroïne, 15 kg de cocaïne et 100 kg de produits de coupe », énumère Michel Senthille. Il ajoute que 35 peines de prison supérieures à trois ans ont été proclamées dans des affaires de drogue.

« Il y a un vrai problème de trafic et de consommation de drogue sur l’agglomération strasbourgeoise, constate le magistrat. Les chiffres sont alarmants et on ignore tout ce qu’on ne saisit pas. » Le procureur souligne en outre que l’argent du trafic de drogue nourrit notamment le terrorisme.

Parmi les autres thèmes abordés lors de cette rentrée solennelle, Michel Senthille a noté une hausse des homicides volontaires – 27 en 2015, contre 17 en 2014 – et des abus de faiblesse – 95 contre 72 – mais aussi « une multiplication par dix des délits d’apologie de crimes ou de terrorisme ». Une conséquence des attentats de janvier 2015.

Strasbourg est « la porte d’entrée de la criminalité de l’Est »

Le procureur a également alerté sur « le manque de magistrats, de personnels et de moyens » du parquet de Strasbourg qui n’est « pas le plus mal loti de France ». Un constat que partage le président du tribunal de grande instance. « La situation des juges est meilleure même si on manque de postes. Mais les difficultés se font sentir sur les postes de greffier ou de fonctionnaire », indique Jean-Luc Stoesslé.

Le président du TGI a soulevé que « depuis une petite dizaine d’années, Strasbourg et le Bas-Rhin étaient la porte d’entrée de la criminalité de l’Est ». Celle-ci pratique divers trafics : stupéfiants, marchandises, êtres humains. Elle se caractérise aussi par une « forme de délinquance plus violente » pratiquant notamment des « actes gratuits pour arriver à ses fins ».