La tradition a du plomb dans l’aile en Alsace. Depuis le début de la semaine, les autorités locales ont renforcé les contrôles pour limiter la circulation des puissants pétards, très prisés à la Saint-Sylvestre.

Ainsi d’après l’AFP, la circulation est encore plus difficile que d’habitude sur le pont de l’Europe, qui relie la ville de Strasbourg à sa voisine allemande, Kehl : aux contrôles aux frontières, rétablis après les attentats du 13 novembre, s’ajoute une vigilance particulière en matière d’explosifs festifs.

Restrictions en France, déballage en Allemagne

Car les Alsaciens, à l’image de leurs voisins allemands, ont pour coutume de fêter la nouvelle année à grand renfort de détonations. Or la vente des pétards est fortement réglementée en France : les locaux vont donc se fournir outre-Rhin.

Là-bas, les rayons des supermarchés regorgent d’explosifs puissants, comme ces imposants « assortiments familiaux de fusées caméléons » ou autres « pétards géants chinois ». Le discounter Aldi, de son côté, est vivement critiqué cette année pour avoir baptisé « Paris » un assortiment de fusées et pétards.

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Pour l’heure, la « récolte » des forces de l’ordre à la frontière est assez maigre, environ une quarantaine de kilos depuis mardi, contre plusieurs centaines l’an dernier.

« Est-ce que les campagnes d’information commencent à porter leurs fruits ? Est-ce que c’est un phénomène lié au contexte, aux attentats, qui fait que les gens sont plus prudents que d’habitude ? », s’interroge Jean Hayet, directeur départemental adjoint de la sécurité publique dans le Bas-Rhin, venu superviser l’opération de contrôle à l’entrée du pont de l’Europe.

Utilisation restreinte au cadre privé, à cause du contexte post attentats

Les accidents dramatiques de ces dernières années (deux morts en 2012, un mort en 2013, chaque année des blessures graves) avaient déjà conduit les pouvoirs publics français à interdire les fusées. Seuls les plus petits pétards sont encore en vente libre, mais leur utilisation est encadrée en raison du contexte post « 13 novembre ».

Pour éviter tout mouvement de panique provoqué par des « bruits intempestifs qu’on pourrait assimiler à des armes », la préfecture interdit dorénavant l’usage des petits pétards en dehors du cadre privé. « Pas dans la rue, en tout cas ce n’est pas recommandé », insiste Dominique-Nicolas Jane, le directeur de cabinet du préfet d’Alsace.

Les fêtes collectives sont maintenues

Ces restrictions ne concernent toutefois pas les feux d’artifice organisés par des professionnels. A Bitche, une petite ville de Moselle proche de l’Alsace, la municipalité incite d’ailleurs les fêtards à renoncer aux pétards « individuels », et à verser l’argent ainsi économisé dans une cagnotte disposée en mairie pour financer le feu d’artifice « officiel ».

« On fera un feu qui sera à la hauteur de la récolte », a dit à l’AFP le premier adjoint au maire, Pascal Leichtnam. Mercredi en milieu de journée, 900 euros avaient été récoltés.