Une semaine après les Black Swans, voilà le lancement d’un autre projet emblématique de l’axe des Deux-Rives à Strasbourg. La ville, le groupe Elithis et leurs partenaires ont posé, ce lundi matin, la première pierre de la tour de logements à énergie positive, située à l’entrée de l’écoquartier Danube.

Haute d’une cinquantaine de mètres, comprenant une soixantaine de logements, et pas plus chère à construire qu’une autre assure-t-on, la tour Elithis va donc produire plus d’énergie qu’elle n’en consommera. « C’est une première en Europe et même dans le monde. Je suis donc très heureux que Strasbourg soit pionnière, se réjouit le maire strasbourgeois Roland Ries. Je pense qu’il est souhaitable que cela devienne la norme. On sait que les logiques anciennes nous conduisent dans des impasses et qu’il faut expérimenter des pistes nouvelles. La tour à énergie positive s’inscrit dans ce cadre ».

Cette première mondiale, présentée comme l’habitat du futur, se caractérise par une conception bioclimatique. « La tour est profilée pour consommer moins. Elle est plus étroite au nord, plus large au sud pour profiter un maximum de l’énergie du soleil et ce qui permet également d’installer des capteurs solaires, explique Anouk Legendre. L’architecte insiste sur l’espace partagé du dernier étage, « un sémaphore qui plutôt que d’être un hébergement, est redonné à l’ensemble des habitants pour créer une énergie sociale ».

La location pour mesurer les effets de la tour

Chaque habitant aura un tableau de bord lui permettant de voir sa consommation. Pour optimiser ses consommations énergétiques, plusieurs dispositifs sont mis en place tels que la récupération des calories sur les eaux usées des salles d’eau ou encore la mise en place d’une nouvelle technologie de distribution de chaleur individualisée au logement et optimisée.

La livraison est prévue courant 2017. Les grilles tarifaires n’ont pas encore été arrêtées, explique le PDG d’Elithis Thierry Bièvre, mais le choix s’est porté sur la location plutôt que la vente : « Nous sommes des investisseurs et des scientifiques, or pour des questions de propriété, la location va nous permettre d’expérimenter les résultats de cette tour. C’est une sorte de retour sur expérience », conclut-il.