Strasbourg: La police assaisonne les chiens au poivre
SECURITE•La police nationale strasbourgeoise est la seule en France à disposer d’un pistolet à poivre pour capturer les chiens dangereux…Gilles Varela
Les chiens dangereux ont trouvé leur maître : L’Unité canine départementale de Strasbourg de la police nationale est la première en France à disposer d’un pistolet au poivre. Le PIP (Pistolet incapacitant au poivre), permet grâce à un jet liquide de poivre qui sort à une vitesse de 500 km/h du canon, de neutraliser un chien lors d’une attaque.
La seule façon de stopper la charge d’un animal dangereux
Chaque année, l’unité canine de la police nationale de Strasbourg neutralise 50 à 70 chiens. Et parfois, le matériel embarqué comme les laisses, les muselières, les filets de capture ne suffisent pas. Face à une situation dangereuse les agents de police emploient le PIP, pour protéger leur collègue mais aussi, les personnes autour et le chien lui-même.
« C’est l’ultime façon de stopper la charge d’un animal avec un effet réversible, explique Laurent de l’unité canine. Avec précision car le pistolet est équipé d’un rayon laser pour la visée et d’une lampe très puissante, et sans dommage collatéral. Les chiens ne craignent pas les gaz lacrymogènes. En revanche avec le poivre, l’animal est neutralisé pendant 30 à 40 minutes. Ce qui nous laisse le temps de le prendre en charge. »
Pas de dommages collatéraux
Le pistolet, de couleur orange, permet de recharger instantanément les deux cartouches au poivre. Le jet peut atteindre une distance comprise entre cinq et sept mètres. « Lors d’un tir, il n’y a pas d’étincelle ce qui nous permet d’agir dans un milieu confiné avec de l’air vicié. Cela réduit les risques d’explosion en cas de présence de gaz, par exemple ».
« Cela permet de sauver nos collègues mais aussi de protéger l’animal, car l’arme est non létale. Pour des interventions difficiles, sur des molosses dangereux dressés pour attaquer, qui sont utilisés souvent par les trafiquants de stupéfiants, cela nous permet d’agir avec rapidité et précision. Mais nous intervenons aussi pour venir en aide à nos collègues qui rencontrent de sérieux problèmes avec des chiens errants ou non tenus en laisse sur la voie publique », précise le sous-brigadier.
Si l’arme est dissuasive, elle n’a servi depuis sa mise à disposition de la police strasbourgeoise (il y a moins d’un an) que trois fois. Notamment pour venir en aide à une personne inconsciente chez elle, suite à un accident vasculaire cérébral et dont le chien, pour protéger son maître, avait mordu un infirmier, rendant impossible l’intervention des secours. Le chien et son maître sont sains et saufs…