Et s’il fallait jouer pour mieux protéger ? C’est le pari fait par deux jeux vidéo créés récemment par des Alsaciens, dont le thème porte globalement sur la protection de l’environnement.

Le premier, un jeu d’arcade et de mémoire intitulé Fresh Your World lancé il y a un mois sur smartphone, vous propose de combattre le réchauffement climatique. Comment ? En campant le rôle d’un esquimau énervé qui attaque les producteurs de CO2 à coup de boules de neige.

Pour le second, il vous faudra changer d’échelle : le jeu pédagogique téléchargeable gratuitement sur Internet (développé sur les smartphones dans quelques semaines), Dans la peau du grand hamster en Alsace, vous invite – comme son nom l’indique – à vous mettre à la place de cette emblématique espèce en voie de disparition sur le territoire alsacien. Il vous faudra alors, à la sortie de l’hibernation, faire des provisions mais aussi éviter les prédateurs et autres dangers. Bref, survivre.

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Le jeu, et en particulier ici le jeu vidéo, deviendrait-il un nouveau support de sensibilisation à de nobles causes ? A en croire Fabien Hulot, cocréateurs de Fresh Your World avec Thomas Iwaszko, cela pourrait le devenir : « Tout support est bon, mais le jeu peut interpeller de façon plus détournée qu’un prospectus. Un peu comme un dessin animé, c’est tout public mais il y a plusieurs niveaux de lectures ».

Pour leur jeu, les deux Alsaciens cherchaient « un thème actuel et porteur, qui pouvait parler à tout le monde. On voulait créer un jeu pour le côté ludique, mais pas juste faire quelque chose de vide. On voulait faire passer un message, modestement, de façon légère ».

Bénéfique pour les associations

Le jeu est payant, mais les deux créateurs se sont engagés à reverser une partie des gains à des associations écologistes : « Avec le jeu, on aborde la chose de façon ludique. C’était bien qu’il y ait quelque chose de sérieux derrière, ça complète notre démarche », poursuit Fabien Hulot.

Le jeu sur le grand hamster pourrait aussi rapporter gros à son concepteur, le Groupe d’étude et de protection des mammifères d’Alsace (GEPMA). Non pas en termes d’argent, mais en tant que technique d’approche du grand public. « Si on a envie qu’il se mette à défendre l’espèce, il faut d’abord que le public la connaisse. Cela passe surtout par les jeunes », débute Yves Handrich, chargé de recherche au CNRS IPHC. Et comment intéresser les enfants à une cause qui peut parfois les dépasser ? « En faisant quelque chose d’amusant. On a voulu rendre le jeu le plus réaliste possible, parce qu’on voulait aussi qu’ils apprennent des choses. Souvent ils connaissent le hamster mais pas le grand hamster », poursuit Julie Roux, chargée de mission au GEPMA, convaincue que les plus jeunes iront ensuite en parler à leurs parents. Parce qu’il n’y aura finalement plus qu’à passer de l’écran à la réalité pour devenir véritablement un acteur de la protection de l’environnement.