SPORTVIDEO. Football: Il y a 20 ans le Racing et le PSG jouaient une finale de Coupe de France devant deux Présidents

VIDEO. Football: Il y a 20 ans le Racing et le PSG jouaient une finale de Coupe de France devant deux Présidents

SPORTFrançois Mitterrand, Jacques Chirac, Alexander Mostovoï, Rémi Garde ont été les acteurs principaux de la finale entre le Racing et le PSG, le 13 mai 1995...
Floréal Hernandez

Floréal Hernandez

«C'est quelque chose d'assez exceptionnel de serrer la main du président de la République et du futur président de la République», avoue Yvon Pouliquen. «C'est assez rare», enchérit José Cobos. Le 13 mai 1995, le Racing joue sa première finale de Coupe de France depuis 1966 face au PSG et sa première au Parc des Princes. Six jours avant, Jacques Chirac a remporté l'élection présidentielle et en ce soir de finale, la passation pas encore faite, le bientôt ex-maire de Paris et futur président est assis à côté de François Mitterrand. Une image qui a marqué le capitaine strasbourgeois de l'époque mais aussi le joueur du Paris-Saint-Germain ou encore Martin Djetou.

Des gardes du corps pour protéger Mostovoï

Sur le terrain, les souvenirs du Parisien et enfant du Neuhof José Cobos sont bien plus joyeux que ceux des Strasbourgeois. «Je la gagne [1-0] face à mon club. J'ai mal pour le Racing, mais pour moi, c'est le début des titres avec le PSG», avoue le défenseur aujourd'hui entraîneur adjoint du Burkina Faso. José Cobos ne passera que 11 minutes sur la pelouse sorti après une blessure au genou, lui qui revenait tout juste d'une opération de la vésicule biliaire.

Côté strasbourgeois, Yvon Pouliquen reconnaît que cette finale reste «un mauvais souvenir. Une finale, ça se gagne, assène-t-il. D'autant qu'on est défaits sur un but évitable de mon ami Paul Le Guen après une perte de balle aux 20 m.» «C'est Rémi Garde qui fait l'erreur sur le but de Le Guen», précise Roland Weller alors président du Racing.

>>> L'unique but de la finale marqué par Paul Le Guen.

S'il s'emmêle un peu entre la finale de Coupe de France 1995 et celle de Coupe de la Ligue 1997, Roland Weller distille cette anecdote. «Avant la finale face à Paris, des managers russes voulaient enlever Mostovoï si on ne leur donnait pas d'argent. Des menaces qui revenaient tous les deux mois, moi, je leur disais d'aller voir le Celta Vigo où on était allé chercher Mostovoï. Nous, nous n'avions rien promis.» Pour protéger son fantasque milieu offensif russe, le président strasbourgeois place «un détective dans la chambre d'en face». «C'était plutôt des gardes du corps», rigole Yvon Pouliquen.

Décès d'un supporter du Racing

Cette finale provoque «une marée bleue» sur la capitale, dixit Guy Feigenbrugel, l'actuel intendant du Racing qui avait organisé le déplacement des supporters à Paris en 1995. «Entre 10.000 et 12.000, se remémore-t-il sans aucune certitude. Il y avait deux trains spéciaux, une trentaine de bus.» Chef d'équipe dans une entreprise alimentaire, Guy Feigenbrugel avait bénéficié d'un patron «conciliant» pour «être libéré ou prendre des jours de congé» pour préparer la transhumance strasbourgeoise. «Ça m'avait coûté une invitation pour la finale pour son fils», se rappelle-t-il.

>>> Reportage du JT de France 2 avant la finale.



Pour le Racing, cette finale est un mauvais souvenir sur le terrain mais aussi en tribune. Car l'un de ses supporters est décédé sur le trajet Strasbourg-Paris. «Ça a gâché la fête, avoue Guy Feigenbrugel. Le match est passé au second plan.» «On m'a annoncé le décès de ce jeune supporter après le match», se souvient Roland Weller.

Comme de toutes les finales, «on n'a retenu que le vainqueur et ce n'était pas le Racing, souligne Guy Feigenbrugel. La finale de Coupe de la Ligue de 1997 est, elle, dans toutes les mémoires.» L'ex-président strasbourgeois, Roland Weller, note toutefois: «1995, c'est le démarrage des beaux jours du Racing.» Derrière, il y a des participations à la Coupe UEFA (1995-1996, 1997-1998) avec notamment les éliminations des Glasgow Rangers et de Liverpool.

>>> La montée des marches et le tour d'honneur des Parisiens.