Basket: «La SIG est en position de gagner le championnat et la Coupe de France»
SPORT•La SIG se déplace à Limoges, mardi. Ce choc entre le leader bas-rhinois et le CSP, Jean-Luc Monschau va le suivre. Le Haut-Rhinois, ex-coach de Nancy, annonce une fin de saison très prometteuse pour la SIG...Floréal Hernandez
Le choc de la Pro A entre Limoges et la SIG, mardi, Jean-Luc Monschau s'en délecte. Retiré des parquets de Pro A depuis mai dernier, l'ex-coach de Mulhouse (1985-1991) ou de Nancy (2004-2013) garde un œil très attentif sur le championnat de France. Désormais entraîneur de Pfastatt en N3, Jean-Luc Monschau voit le club strasbourgeois capable de faire le triplé: Leaders Cup, Coupe de France et Pro A.
Jean-Luc, quand un entraîneur comme Vincent Collet reste sur cinq revers face à une même équipe, Limoges, prépare-t-on ce match différemment?
Ça ne change rien. Les quatre premières défaites datent de la saison passée [dont trois en finale], la dernière en Pro A remonte à une période Limoges était très forte en début de saison. Là, la SIG caracole en tête de la Pro A [série de 10 victoires], gagne les matchs qui sont serrés, est capable d'infliger de gros écarts et n'a perdu qu'un match en 12 déplacements, ce qui est énorme. Limoges ne flambe plus, a perdu de sa superbe mais est en voie de redressement après une série difficile et avoir coupé deux joueurs. Je me réjouis de voir à la télé ce match entre le 1er et le 3e dans une salle difficile.
>>> Le résumé de SIG-Limoges (56-65), le 3 novembre 2014.
Malgré votre retrait des parquets de Pro A, vous n'avez pas coupé.
Non, tous les matins, j'ai mon petit match NBA. J'ai vu tous ceux de Pro A que Canal+ a diffusé, ceux des clubs français et quelques autres équipes en coupes d'Europe, plus d'autres sur Internet. Je me fais plaisir (sourire). Mais j'ai la Pro A chevillée au corps. J'ai coaché 27 ou 28 ans à ce niveau, je n'arrive pas à couper le cordon. Je connais 80% des joueurs, j'ai coaché contre tous les entraîneurs.
Arrivez-vous à regarder un match avec un œil de spectateur ou le technicien prend le dessus?
J'ai de plus en plus le seul plaisir d'être spectateur. Mais j'aime bien regarder un match enregistré pour revenir sur une scène qui m'interpelle. Je peux la regarder deux ou trois fois. Ça m'arrive quatre à cinq fois par match (sourire). Je n'arrive pas à m'empêcher de regarder un match avec l'œil d'un coach.
>>> Jean-Luc Monschau de la Pro A à la Nationale 2.
Cet œil est-il surpris par la saison de la SIG?
Surpris? Pas forcément. Admiratif, oui. Faire une saison à 90% de victoires, c'est assez rare. De mémoire, la dernière en date doit être Gravelines [2011-2012 entraîné par son frère Christian], sinon ça remonte aux Limoges des années 2000. La SIG fait une saison énorme. En 2006-2007 avec Nancy, nous avions terminé premier de la saison régulière et j'avais l'impression que tous les matchs serrés tombaient pour nous. C'est pareil pour la SIG face à Chalon. Pourquoi Jason Rich rate ses deux lancers à 4 secondes de la fin alors qu'il était le meilleur joueur du match? S'il les marque à +3, on ne parle plus de la faute sur Diot. Ce n'est pas un hasard. Il faut donner du crédit au travail de Vincent Collet et de Pierre Tavano, son adjoint. Ils sont complémentaires. Avec un effectif sur plusieurs années, Vincent en obtient la quintessence. L'apport de Traoré n'est pas négligeable. C'est le scoreur intérieur qu'il leur fallait.
La victoire en Leaders Cup peut-elle avoir une incidence car le club a enfin gagné un trophée après les défaites en finale de Pro A?
Cette victoire à mi-saison décomplexe. Moi, il m'a fallu quatre finales d'affilée pour en gagner une [2008], et pourtant on faisait des saisons magnifiques mais on n'arrivait pas à conclure. A chaque finale, il fallait évacuer cette pression. J'ai lu qu'Antoine Diot évacuait cette pression en disant qu'il n'avait perdu qu'une finale avec la SIG. C'est qu'il sentait qu'elle collait au club. Là, la SIG peut gagner le championnat et la Coupe de France [demi-finale contre Dijon, le 7 avril].
Il y a encore quelques étapes avant...
Ils sont en position pour gagner les deux.