Strasbourg: Une chambre unique en France pour mieux traiter les allergies
SANTE•Le Nouvel Hôpital Civil va accueillir une chambre d'exposition aux allergènes pour mieux comprendre et mieux traiter les allergies. C'est une première en France...Alexia Ighirri
Strasbourg a décidé de s'armer pour aider les personnes souffrant d'allergies. Les Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS) et le pôle de compétitivité santé Alsace BioValley ont en effet annoncé l'implantation d'une chambre d'exposition aux allergènes au sein du Nouvel Hôpital Civil de Strasbourg.
Une infrastructure unique en France dont le but est d'étudier de nouveaux médicaments contre l'asthme, la rhinite et la conjonctivite, principales pathologies causées par les allergies.
«Trouver le bon compromis»
Dans cette chambre, «20 volontaires malades seront exposés aux allergènes et vont développer des symptômes, explique le Professeur Frédéric De Blay, chef d'unité d'allergologie et du pôle de pathologie thoracique aux HUS. On va alors pouvoir voir l'efficacité du médicament, quelle est la dose la plus efficace sans augmenter les effets secondaires légers et donc trouver le bon compromis.»
Cette chambre d'exposition permet aussi de mesurer la durée du médicament, de constater les effets «en temps réel», se réjouit le Pr. De Blay. Les patients seront exposés aux allergènes pendant quatre heures maximum et surveillés ensuite durant six heures. «On sait parfaitement à quoi on les expose», poursuit-il, avant de lister les autres chambres d'exposition dans le monde: «Il n'y en a pas beaucoup... Une en Allemagne, une en Autriche, une au Japon, deux au Canada et une aux Etats-Unis. Celle de Strasbourg fait partie de la nouvelle génération.»
Les bénéfices pour la recherche
Les travaux devraient se terminer mi 2015 pour une mise en service à la fin de l'année. Outre le traitement des allergies, «on va aussi pouvoir étudier l'efficacité des purificateurs d'air, complète le chef du pôle de pathologie thoracique. Le marché est peu développé ici, contrairement à la Chine par exemple où tous les jeunes couples avec enfant en ont parce qu'ils sont tellement traumatisés par la pollution. Mais du coup, des industriels peuvent aussi être intéressés par ces essais cliniques.»
Pour l'implantation de la chambre, dont le budget total s'élève à 2,7 millions d'euros, un partenariat public-privé a été noué autour des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg. «J'espère que des bénéfices se dégageront, parce qu'avec cet argent, on financera la recherche académique», souligne le Pr. Frédéric De Blay, pas mécontent d'avoir peut-être une solution pour la recherche publique en mal de financement.