CULTUREFestival d'Angoulême: Cinq BD strasbourgeoises sont en compétition

Festival d'Angoulême: Cinq BD strasbourgeoises sont en compétition

CULTUREStrasbourg est à l'honneur au festival international de la BD d'Angoulême avec cinq albums ayant un lien avec la ville...
Floréal Hernandez

Floréal Hernandez

Cinq albums strasbourgeois sont dans la gueule du fauve au festival international de la BD d'Angoulême de ce jeudi à dimanche. Quatre sont dans la sélection officielle (35 BD au total) et postulent aux récompenses du festival, notamment pour le prix du meilleur album, le prix spécial du jury et le prix révélation. Le cinquième album, Histoire de la Sainte Russie de Gustave Doré, concourt dans la sélection patrimoine face à neuf autres prétendants. Mais est-ce bien utile d'avoir un prix à Angoulême?

«Il faut du mérite pour éditer de la BD»

Pour la maison d'édition strasbourgeoise 2024, une fois «le plaisir» et «le prestige» d'être distingués passés, ce serait «la reconnaissance de notre travail, note Olivier Bron, co-créateur de 2024 avec Simon Liberman. Cela voudrait dire que nous faisons partie du paysage. Cela devrait aussi avoir un impact sur les libraires qui ne nous connaissent pas.» Car la maison d'édition est jeune –lancée en 2010– et publie quatre albums par an. Jean-Daniel Delrue, gérant de la librairie JDBD, applaudirait si un prix récompensait leur travail. «Il faut avoir du mérite, du courage, de la persévérance pour éditer de la BD», salue-t-il.

>>> Le festival d'Angoulême est à suivre avec 20 Minutes.

Obtenir le prix du meilleur album ou le grand prix assure «un renouveau de ventes», constate le libraire strasbourgeois qui grince: «Le prix du meilleur album, c'est comme un Goncourt, ça se vend.» Olivier Bron avance le chiffre de 15.000 ventes. Par contre, les autres prix décernés au festival international de la BD ne sont pas synonymes de rupture de stock. «200 ventes», selon l'éditeur. «Si un album ne s'est pas vendu avant, les autres prix ne boostent pas ses ventes, poursuit Jean-Daniel Delrue. Cela le met en avant ce qui n'a pas forcément été le cas dans l'année.» Un prix, par contre, peut se révéler intéressant dans la vente des droits de l'œuvre pour l'étranger.

>>> Les prix en bande dessinée: une valeur toute relative.

Pour un jeune auteur comme Donatien Mary dont Que la bête fleurisse est le premier album publié, «un prix est plus bankable, estime Olivier Mimran, journaliste spécialiste de la bande dessinée à 20 minutes. Ça lui ouvre certainement des portes d'éditeurs plus importants. Ça lui donne une visibilité, une crédibilité.» Olivier Bron poursuit: «C'est un sésame plus efficace pour les boulots à côté de leurs albums: presse, illustrations...» Un constat qui vaut aussi pour Simon Roussin, 27 ans, habitué de la sélection officielle d'Angoulême et dont Barthélémy, l'enfant sans âge est le cinquième album. Pour Blutch, présent à Angoulême avec Lune l'envers et grand prix 2009, une nouvelle récompense saluerait une fois de plus son œuvre.

>>> Hommage à Blutch.

Reste que les prix s'oublient vite. Olivier Bron avoue: «On ne retient à peu près que le grand prix.» Et qu'ils ont aussi leurs détracteurs. «Il est reproché à Angoulême d'être un festival élitiste, avance Olivier Mimran. De toute façon, le meilleur jury n'est pas celui d'un festival mais le public qui achète.»

Les cinq albums strasbourgeois sélectionnés à Angoulême:

  • Barthélémy, l'enfant sans âge de Simon Roussin, ex-étudiant de la Haute école des arts du Rhin (Arts déco).
  • Histoire de la Sainte Russie de Gustave Doré, publiée par la maison d'édition strasbourgeoise 2024.
  • Lune l'envers de Blutch, auteur strasbourgeois et Grand Prix de la ville d'Angoulême en 2009.
  • Que la bête fleurisse de Donatien Mary, ex-étudiant de la Hear.
  • Vous êtes tous jaloux de mon Jetpack de Tom Gauld, publié par les éditions 2024.