Sébastien Loeb n'a pas eu de mal à retrouver son coup de volant dans une voiture de rallye. Mercredi soir, le nonuple champion du monde a remporté le shakedown du rallye de Monte-Carlo devant Sébastien Ogier. Un événement anodin avant les 355 km de spéciale de la première manche du championnat du monde des rallyes mais qui montre que l'Alsacien ne vient pas pour faire de la figuration. Toutefois, il ne gagnera pas son huitième rallye de Monte-Carlo dont les deux premières épreuves spéciales se déroulent ce jeudi soir.

Un manque de rythme

Si Sébastien Loeb continue de rouler en WTCC –troisième du championnat du monde en 2014–, il n'a plus roulé en WRC depuis le rallye de France 2013. Soit quatorze mois. Sa participation victorieuse au rallye du Var, en novembre, lui a permis de renouer avec la Citroën DS3. Mais ce n'est pas suffisant pour Christian Pasquet, spécialiste du sport auto pour RTL: «Ce n'est pas une question de talent mais de rythme. Il faut qu'il reprenne bien sa voiture en main, qu'il retrouve quelques finesses. Il a beau être un génie du pilotage, en face il y a Sébastien Ogier qui est un maître du pilotage et qui joue la gagne en WRC.» Après le suiveur lance: «La météo est déterminante entre la neige, le verglas et la pluie.» Sylvain, membre du fan-club de Sébastien Loeb, complète: «Personne n'est à l'abri d'une faute avec toutes ces considérations. Au Monte-Carlo, le but est de rester sur la route et c'est loin d'être facile.»

>>> Caméra embarquée dans la voiture de Sébastien Loeb sur le rallye de Monte-Carlo 2013.

Une voiture moins compétitive

«Je suis aussi heureux de retrouver de telles sensations au volant de la DS3», a annoncé Sébastien Loeb à l'AFP avant le début du rallye de Monte-Carlo. Toutefois, même sa qualité de pilotage ne devrait pas permettre à Citroën de rivaliser avec les Polos Volkswagen de Sébastien Ogier, Jari-Matti Latvala et Andreas Mikkelsen. Déjà surclassée l'an passé par sa rivale allemande, la marque aux chevrons se retrouve cette saison encore face à «une voiture supérieure» à elle, estime Christian Pasquet.

L'envie de Sébastien Ogier

Le rallye de Monte-Carlo s'installe à Gap, patrie de Sébastien Ogier, de jeudi soir à samedi midi. Et cela décuple son ambition de remporter l'épreuve. «Les environs de Gap, c'est chez moi. C'est là où je suis né, là où j'ai grandi. Mes supporteurs le savent et cela me donne un gros avantage psychologique», avance le champion du monde en titre à l'AFP. Et celui-ci se réjouit du duel avec son aîné: «Le duel avec Sébastien Loeb va être un temps fort de ce rallye. J'attends ces retrouvailles avec impatience.» Tout cela peut-il se retourner contre Sébastien Ogier? Peut-être. Le Gapençais est sorti de route au rallye d'Allemagne 2014 sous la pression de son coéquipier Jari-Matti Latvala. Il avait connu également une première spéciale difficile au rallye de France 2012 au lendemain de son premier sacre mondial. Et puis Sébastien Loeb aborde ce rallye de Monte-Carlo «libre de toute contrainte, souligne Christian Pasquet. Il ne risque rien à se foutre dehors, il peut attaquer comme une brute.»