La réforme territoriale repasse une dernière fois devant le Parlement français: ce lundi, le projet de loi, proposant notamment la fusion de l'Alsace avec la Lorraine et la Champagne-Ardenne, est arrivé ce lundi à l'Assemblée nationale. Il ira ensuite au Sénat et devrait être entériné par les députés (qui ont le dernier mot) avant Noël. Mais dans le même temps, des milliers d'Alsaciens protestent encore contre la création d'une grande région Est. A quoi faut-il s'attendre?

De nouvelles manifestations. Si la fin des débats dans les hémicycles du Parlement devrait sonner avant Noël, la réforme territoriale risque, pendant un moment encore, de faire des remous en Alsace. Une nouvelle manifestation est prévue ce samedi 13 décembre à Strasbourg et il ne serait pas étonnant d'y voir des centaines ou milliers d'Alsaciens s'opposer à la fusion avec la Lorraine et la Champagne-Ardenne. Et ce rassemblement ne sera probablement pas le dernier. De nouvelles opérations symboliques pourraient encore avoir lieu du côté des élus, à l'instar de celle des conseillers généraux haut-rhinois qui se sont bâillonnés.

Une région à nommer. Même si certains ne veulent pas de cette «méga région», la question commence à se poser. Soit on garde la version (très) longue «Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne» soit on recherche un autre nom. L'abréviation «Alca» est souvent utilisée. Mais si on se réfère aux quelques sondages mis en ligne par les médias régionaux, la proposition «Région Grand Est» est privilégiée par les internautes.

La bataille de la capitale. Lors des précédents débats à l'Assemblée nationale, Strasbourg a été désignée chef-lieu automatique de la future région. Ce qui n'avait pas fait l'unanimité chez les élus de Lorraine et de Champagne-Ardenne. Roland Ries, le maire de Strasbourg a suggéré la création d’un «réseau de villes du Grand Est», afin que les autres grandes villes puissent bénéficier d’institutions régionales. «Il faut négocier», a-t-il déclaré... tout en répétant que «Strasbourg, siège de la future préfecture de région, doit naturellement accueillir le Conseil régional». Une institution que réclament aussi Metz ou Nancy, dont le maire veut créer une métropole avec Lunéville, Toul et Pont-à-Mousson pour peser davantage dans la grande région.