L'Alsace est une région industrielle forte. Mais son environnement est sensible à l'image de la nappe d'Alsace qui alimente en eau la majorité de la population alsacienne ou du fossé rhénan peu propice à l'évacuation de la pollution atmosphérique, note la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dreal). Bref, des conditions qui augmentent le risque et l'aggravation d'une pollution industrielle.

La tendance est néanmoins à une baisse significative des rejets industriels. «Globalement, sur les dix dernières années, les rejets dans l'air comme dans les eaux, ont diminué», indique Olivier Borely, chef du service des risques technologiques.

Progrès techniques

Entre 2004 et 2013, les rejets cumulés de dioxines et furannes (des composés toxiques) dans l'air ont reculé de 98%, passant de 6 g/an à 0,12 g/an. Du côté des oxydes de soufre et d'azote, de particules ou autres composés organiques volatils, leurs émissions par le secteur industriel ont également chuté. La mise à l'arrêt définitif de la raffinerie de pétrole de Reichstett a eu une influence mesurable au niveau régional sur cette baisse observée, selon la Dreal.

Dans les eaux, la part de chrome a été par exemple réduite de 77% et est passée de 2,051 kg/an en 2004 à 477 kg/an en 2013.

Pour Olivier Borely, ces bons résultats s'expliquent par les progrès techniques réalisés par les industries alsaciennes, mais aussi par leur usage de nouveaux produits au lieu de combustibles les plus polluants (charbon, fuel, etc.). Enfin la pression réglementaire a aussi contribué à la diminution des polluants en Alsace.