MUSIQUEStrasbourg: «La deuxième place au Top 50 prouvait que “Femme libérée” plaisait au grand public», se rappelle Cookie Dingler

Strasbourg: «La deuxième place au Top 50 prouvait que “Femme libérée” plaisait au grand public», se rappelle Cookie Dingler

MUSIQUEIl y a trente ans, le Top 50 débarquait sur les écrans télés. A la deuxième place: « Femme libérée» du groupe Cookie Dingler...
Floréal Hernandez

Floréal Hernandez

Christian, vous souvenez-vous de ce 4 novembre 1984, date du premier Top 50?

Evidemment. Mais les souvenirs remontent un peu avant: à la première fois où j'ai entendu Femme libérée à la radio. J'étais prof de tennis, on jouait un match d'interclubs à Paris. Dans la voiture, on écoutait Europe 1 et j'ai entendu la chanson. Lors du premier Top 50, j'étais déjà dans la promo de la chanson.

Qu'est ce que cela représentait d'être numéro 2 du Top 50?

C'était le premier classement sur les ventes. Ça prouvait que le morceau plaisait au grand public et pas qu'aux programmateurs des radios. Femme libérée était aimée des gens.

Quand vous avez lu la première fois les paroles de Femme libérée de Joëlle Kopf, vous êtes-vous douté que ça pouvait être un succès?

Pas du tout. A l'époque, on chantait en anglais des reprises et nos propres chansons. Joëlle qui était dans les chœurs a dit pourquoi ne pas chanter en français et elle a écrit Femme libérée. On a continué à jouer dans les bars de Strasbourg, à chanter en anglais et on ajoutait Femme libérée à notre répertoire. C'est lors d'un concert à Paris que la chanson a été repérée. A 37 ans, mon objectif n'était pas de faire des disques.

Comment expliquez-vous la longévité du titre?

C'est incroyable. C'est une bonne chanson. Le portrait que l'on fait de cette femme est toujours d'actualité. Les phrases sont simples, faciles à chanter. La musique – un reggae – vieillit bien, il n'y a pas de synthé et on l'avait enregistré en live. Elle est entrée au patrimoine de la chanson française.

C'est aussi une chanson transgénérationnelle.

C’est assez mystérieux. Sur les tournées remember, généralement les jeunes n'adhèrent pas. Ma génération, on refusait d'écouter la musique de nos parents. Avec la musique des années 1980, c'est assez étonnant mais des gamines de 14 ans l'écoutent dans leur iPod à côté des chansons actuelles.

« @Julie_Pietri Sublime au concert "Stars 80" ce soir au @ZenithNantes avec Pauline Ester et Cookie Dingler pic.twitter.com/1TdD3geZEW — ✰ Michaël ✰ (@mickylesage) October 31, 2014 »

Que vous disent les gens à propos de Femme libérée?

Les souvenirs sont variables mais ils ont toujours trait à leur vie privée. C'est l'année de naissance d'un enfant pour un couple. Des femmes disent que la femme de la chanson, c'est elle. «Elle rentre son ventre à chaque fois qu'elle sort», beaucoup de femmes l'ont fait. Beaucoup d'hommes le font aussi maintenant (rires)! Lors d'une émission des Carpentier, Mireille Darc a demandé que je chante Femme libérée. Car cette chanson était un moment important de sa vie: son bel été avec Alain Delon.

Femme libérée vous a-t-elle libéré des contraintes financières?

Oui, la chanson a toujours généré des droits à la Sacem. C'est une rente formidable. J'en ai dilapidé une partie dans des substances qui m'ont enchaîné.

Quels sont vos projets aujourd'hui? Allez-vous enregistrer des chansons des années 1970 que vous venez de retrouver?

Oui, je ferai peut-être un truc avec mais pas pour les commercialiser mais pour avoir un support pour les garder. En 2015, j'ai l'ambition de faire un grand concert à Illkirch avec des musiciens strasbourgeois, des gens de la tournée de Stars 80. Il y a quelques années, on avait fait trois soirs au Cheval Blanc. A 67 ans, j'aimerai faire un dernier gros truc. C'est ma femme qui s'en occupe. Et il y a plus de risque que ça réussisse que si c'était moi qui m'en occupais. Car je suis une grande flemasse (rires).