Strasbourg: Un homme soupçonné d'avoir fait le jihad et interpellé à la Meinau porte plainte pour séquestration
FAITS DIVERS•Interpellé à Strasbourg en mai, un homme de 25 ans soupçonné d'avoir effectué le jihad en Syrie a déposé plainte à Paris, affirmant avoir en fait été séquestré et torturé dans la région d'Alep...A.I. avec AFP
Il fait partie du groupe d'hommes interpellés le 13 mai dans le quartier de la Meinau à Strasbourg. Soupçonnés d'être partis en Syrie via Francfort par petits groupes pour ne pas attirer l'attention avant de rejoindre fin 2013 le groupe Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), devenu depuis l'organisation Etat islamique (EI), ils avaient été mis en examen pour «association de malfaiteurs en vue de la préparation d'actes de terrorisme» par une juge parisienne et écroués.
Jeudi, l'un d'eux a porté plainte contre X à Paris pour «enlèvement, séquestration accompagnée de violences et traitements inhumains et dégradants», a précisé à l'AFP son avocat, Me Eric Plouvier. Le jeune homme de 25 ans conteste avoir eu pour objectif de rallier les rangs jihadistes et dit être parti en décembre en Syrie pour «aider les populations civiles» avec en poche le billet de son retour programmé une semaine plus tard. Il n'est finalement rentré en France que le 27 février, après avoir selon lui fui le pays par ses propres moyens.
«Piégés, manipulés»
L'individu interpellé à la Meinau affirme avoir été pris en charge à son arrivée en Syrie par des hommes armés et cagoulés qui lui ont confisqué ses papiers avant de le séquestrer avec d'autres Français dans la région d'Alep. Là, il aurait subi des sévices, essuyé des coups, car il refusait de participer aux entraînements organisés par les milices armées. «Les Français qui partent là-bas peuvent être piégés, manipulés et contraints», a déclaré Me Plouvier à l'AFP. «Il faut qu'ils puissent bénéficier, à leur retour en France, de la protection juridique à laquelle ils ont droit, dans le cadre d'une dénonciation d'infractions dont ils ont été victimes».
Toujours incarcéré, il affirme être suivi par un psychologue pour un syndrome de stress post-traumatique. «Il n'est absolument pas dans la radicalité religieuse», assure son avocat, estimant en revanche «dangereux» de le maintenir en détention.