POLITIQUEStrasbourg: La vidéo fait son entrée aux séances du conseil communautaire

Strasbourg: La vidéo fait son entrée aux séances du conseil communautaire

POLITIQUEA l'instar du conseil municipal, les séances du conseil communautaire de Strasbourg seront filmées dès ce vendredi et retransmises en direct sur Internet...
Alexia Ighirri

Alexia Ighirri

Ce vendredi, la séance plénière publique du conseil de communauté de Strasbourg (CUS) sera filmée. C'était l'une des nouveautés annoncées par Robert Herrmann, le président de la CUS, au printemps dernier.

Quatre conseils communautaires par an, seront donc retransmis en vidéo et en direct sur Internet, le reste des délibérations étant voté lors de commissions permanentes. «Il n'y a aucun intérêt à passer du temps à évoquer les alignements de rue, les numérotations des plans cadastraux, indiquait en juin Robert Herrmann. Mais les points de nature politique seront abordés lors des séances plénières.»

>>> Les conseils municipaux sont à visionner ici.

Comme les conseillers municipaux de Strasbourg, filmés depuis 2009, Sophie Rohfritsch a l'habitude des caméras... celles de l'Assemblée nationale. La députée UMP du Bas-Rhin voit l'arrivée de la vidéo au conseil communautaire d'un bon œil: «On constate qu’il y a relativement peu de public dans la salle du conseil. Les gens ne se déplacent plus. Là, il suffit d’un clic pour le regarder. Ça rapproche.»

La maire de Lampertheim note en revanche qu'avec moins de séances publiques et donc moins de séances filmées, celles-ci «seront plus politisées, il y aura des joutes politiciennes. A nous, élus, de rester dans le concret.»

«Chacun va aller de sa tirade»

C'est justement ce que craint Jean Humann, maire d'Entzheim, qui est moins habitué aux enregistrements vidéos. «Les ténors vont monopoliser la parole pour exister. Chacun va aller de sa tirade. Et les dossiers de la CUS seront mis au second plan», regrette-t-il, considérant par ailleurs que cela va rendre les choses «difficiles pour les "petits" maires comme moi».

>>> Dans la série d'incidents du conseil municipal de Strasbourg, voilà à quoi ont pu assister par exemple les internautes en 2010.

Sophie Rohfritsch conseille bien évidemment de se tenir correctement mais aussi de faire des phrases courtes pour réussir cet exercice oral. Et de lancer la petite phrase polémique pour retenir l'attention des caméras? «Certains cherchent cela pour se faire connaître, concède la Bas-Rhinoise, qui met en cause aussi le rôle des médias: «Grâce à l'incident anodin de Julien Aubert [député UMP qui avait refusé de féminiser le titre de président de l'Assemblée nationale], on en a parlé pendant des jours dans les médias... C'est un pousse-au-crime.»