SOCIETEStrasbourg: La ville va soigner sa vie nocturne

Strasbourg: La ville va soigner sa vie nocturne

SOCIETELa nuit, en centre-ville, l'alcoolémie excessive et ses dérives sont dans le viseur des autorités et des collectivités...
Gilles Varela

Gilles Varela

Les tensions entre riverains, professionnels de la nuit, débat sur plus (ou pas) de présence policière dans les rues ont particulièrement été nourries ces derniers temps: nuisances sonores, alcools, agressions. Collectivités locales et préfecture du Bas-Rhin ont décidé de développer et d'optimiser leurs stratégies.

Principale mesure annoncée par le préfet du Bas-Rhin Stéphane Bouillon, la présence d'un médecin dans le commissariat dédié aux équipes de police afin de faciliter les procédures. Les policiers ne devront plus accompagner aux urgences les personnes trouvées en état d'ivresse et manifeste. Un gain de temps considérable qui permettra de mobiliser les équipes sur le terrain.

De nombreuses mesures sont déjà en place

Malgré la charte de la nuit, signée en 2010, les équipes de médiations, les arrêtés contre la consommation d'alcool sur la voie publique à partir de 21h, la prévention auprès du public et des professionnels de la nuit, et dernièrement les capteurs sonores, l'effort mené conjointement par les autorités et les collectivités locales semble insuffisants.

Selon le commissaire divisionnaire Jean-François Illy, l'alcool est à l'origine de nombreuses agressions, notamment sexuelles, en augmentation de 10 à 13%. «Nous ne sommes plus dans "un alcool joyeux" mais un alcool dur. On constate le phénomène de "biture express" . Il n'est pas rare de trouver des gens marcher sur les voitures, voler des vélos pour les jeter plus loin, et bien plus grave de jeunes majeures ayant trop bu et qui au petit matin se rendent compte qu'elles ont été victimes d'agression sexuelle et volées.»

Une ligne jaune à ne pas franchir

Un sentiment que partage le maire Roland Ries: «Je mesure l'exaspération par rapport aux dérives. Les personnes arrivent déjà fortement alcoolisées dans les établissements de nuit. Je me dois de garantir la tranquillité nocturne, mais nous devons également maintenir l'équilibre entre activités professionnelles et tranquillité des résidents.» Avant d'ajouter: «Strasbourg ne peut pas être une ville morte, mais on peut s'amuser sans finir en beuglant à 4h du matin. On ne donnera pas l'impression de laisser faire car l'infraction non sanctionnée est un facteur d'aggravation du phénomène.»

Les contrôles mais aussi la prévention et la sensibilisation vont donc être renforcés dans les établissements de nuits mais aussi aux alentours avec des dérogations pour fermetures tardives plus difficiles à obtenir, et un nombre de licence 4 très encadré.