TRANSPORTSStrasbourg: Une charte pour encadrer la circulation des vélotaxis

Strasbourg: Une charte pour encadrer la circulation des vélotaxis

TRANSPORTSAprès l'imbroglio de cet été, qui a vu la saisie de vélotaxis, la municipalité a édité un texte pour donner un cadre cette activité commerciale...
Alexia Ighirri

Alexia Ighirri

Dans l'agglomération la plus «cyclable» de France, le couac juridique autour de la circulation des vélotaxis survenu cet été faisait un peu tâche... Début août, la brigade des taxis de la police nationale a en effet saisi plusieurs vélotaxis, placés ensuite sous scellé sur ordre du parquet. Leur circulation à Strasbourg était alors interdite: la police réclamait aux propriétaires des vélotaxis une autorisation municipale que la ville ne jugeait pas nécessaire de délivrer.

Pour mettre fin à cet imbroglio, la municipalité a édité une charte pour encadrer «les activités commerciales de transport de personnes au moyen de cycles». Deux sociétés sont concernées: Cyclorama et Happymoov.

Pas de publicité dans l'hypercentre, classé à l'Unesco

Cette charte indique, entre autres, les lieux d'attentes autorisés pour les vélotaxis et les emplacements réservés aux publicités sur les véhicules. «Nous sommes favorables au transport de personnes à vélo, assure le premier adjoint Alain Fontanel, mais aussi à la protection du patrimoine. L'hypercentre de Strasbourg est classé au patrimoine de l'Unesco et il y a un règlement strict qui y limite la publicité.»

Par conséquent, deux modèles avec des droits et obligations propres ont été distingués: l'un concernant les véhicules servant de support publicitaire, l'autre pour les véhicules ne se concentrant que sur le transport de personnes. Et la principale différence porte sur les endroits où ils peuvent attendre les gens.

Question de stationnement longue durée

Si les vélotaxis sans pub pourront attendre dans la Grande île, ceux avec pub seront contraints de stationner (longue inactivité) sur le parvis des Halles, au parc de l'Etoile, sur les places de Zurich, de la République ou Hans-Jean Arp. Ils peuvent bien évidemment circuler dans l'hypercentre. «Tout comme on interdirait "l'homme-sandwich", on ne veut pas de vélos-sandwichs dans l'hypercentre», illustre le premier adjoint.

Pour Jean-Charles Muller, de Cyclorama, dont le vélotaxi ne propose pas de pub, la charte n'est pas trop contraignante. «Il fallait réglementer l'activité, approuve-t-il. Je déplore juste qu'elle ait mis deux mois à être publiée.» Dans le doute, son vélo a été saisi tout l'été, ce qui a gâché sa saison. «La ville aurait pu me laisser travailler, le temps qu'elle réfléchisse. Maintenant j'essaye de bricoler pour sauver l'activité. La saison est finie, je ne circule plus que les week-ends désormais.» La société Happymoov n'a pas souhaité réagir.

Cette charte sera expérimentée durant six mois. Elle pourra ensuite être modifiée ou complétée selon les expériences.