Au niveau des conduites à risques chez les jeunes, l’Alsace n’est pas isolée. Comme les autres régions de France, elle doit faire face au développement, à l’évolution de ces comportements chez les 12-25 ans. L’Agence régionale de santé (ARS) Alsace a communiqué ce mardi les résultats d’une enquête Escapad réalisée auprès de filles et garçons de 17 ans: s’ils consomment légèrement moins de tabac, d’alcool et de cannabis que la moyenne nationale, ils sont deux fois plus nombreux à avoir expérimenté l’héroïne (2 % contre 0,9 % au plan national).

Situation transfrontalière

Une ombre au tableau qui pourrait être liée à la situation transfrontalière de l’Alsace: «On est proche de la Suisse, de la Hollande… ça pourrait expliquer ce phénomène, indique Marie-Christine Laurent, spécialiste des addictions à l’ARS Alsace. La prise de risques est constitutive de la construction de la personnalité. Ils sont en progression parce que la société est moins rassurante qu’autrefois. Elle est addictogène aussi, où on veut tout tout de suite et de façon illimitée. Mais ces conduites ne sont vraiment inquiétantes que pour 15 % de ces jeunes.»

De la prévention

Les acteurs alsaciens de la santé n’oublient pas pour autant les autres substances dites «psychoactives». «Oui on est en dessous de la moyenne nationale mais 86 % des jeunes expérimentent l’alcool et 52 % l’ivresse… ce sont des proportions importantes», déplore Daniel Lorthiois, président de la Conférence régionale de la santé et de l’autonomie, qui plaide pour débattre et prévenir ces «conduites d’essai».

Les conduites à risques chez les jeunes sont l’une des priorités du projet régional de santé. L’Alsace compte 10 espaces de «consultation jeunes consommateurs», 25 points «points accueil écoute jeunes» et deux «maisons des adolescents» (une dans chaque département). Un guide d’accès aux soins en addictologie en Alsace est par ailleurs disponible en ligne.