La fermeture de Fessenheim ne perturbera pas l’Alsace
ENERGIES•D'après les résultats d'une éude présentée ce mercredi...Mathieu Gruel
Et après Fessenheim, comment fait-on? Dans le cadre de la fermeture de la centrale nucléaire haut-rhinoise (lire encadré), le Réseau de transport électrique (RTE) a présenté mercredi les résultats de l’étude « Arrêt de Fessenheim : conséquences et perspectives pour le réseau de transport électrique », en présence du délégué interministériel à la fermeture de la centrale Jean-Michel Malerba et des préfets du Bas-Rhin et du Haut-Rhin.
Question énergie, pas de panique : même sans les deux réacteurs de 900 mégawatts de Fessenheim – la plus vieille centrale française qui sécurise actuellement l’alimentation d’un bassin de plus de deux millions de personnes et représente environ 1,5 % de la production nationale en moyenne – l’Alsace ne sera pas privée d’électricité. Que ce soit sur le plan quantitatif ou qualitatif.
Des travaux sur le réseau
Actuellement en surproduction, la production alsacienne sera en revanche presque toujours inférieure à sa consommation : « Mais par chance, le réseau électrique est bien dimensionné. Contrairement à la région Provence-Alpes-Côte d’Azur ou à la Bretagne, l’Alsace n’est pas une péninsule électrique, tempère Patrick Bortoli, directeur de RTE-Est. Elle est au cœur de l’Europe et interconnectée avec les régions et les pays voisins. » L’Alsace est aujourd’hui raccordée par trois axes à 400 000 volts à la Lorraine et ceux qui la relient à la Champagne-Ardenne, à l’Allemagne et à la Suisse font davantage offices de lignes de secours. Cependant, l’absence de la centrale haut-rhinoise va peser sur la régulation du transit alsacien. RTE prévoit donc d’engager 50 millions d’euros de travaux (installation de condensateurs, construction de deux transformateurs-déphaseurs notamment) ces prochaines années pour garantir une bonne alimentation. La société dit ne voir aucune fragilité sur le réseau avant 2025-2030.