L'or bleu menacé par les polluants
ECOLOGIE•Aujourd'hui, 80 % de l'eau que nous buvons est pompée jusqu'à 30 mètres de profondeur dans la nappe phréatique. Or, dans le fossé rhénan, un tiers de cette réserve est déjà impropre à un usage en eau potable. C'est pour sensibiliser à ce ...©2006 20 minutes
Aujourd'hui, 80 % de l'eau que nous buvons est pompée jusqu'à 30 mètres de profondeur dans la nappe phréatique. Or, dans le fossé rhénan, un tiers de cette réserve est déjà impropre à un usage en eau potable. C'est pour sensibiliser à ce problème que l'exposition itinérante « La nappe phréatique du Rhin supérieur » se tient jusqu'au 16 février à la Maison de la région.
La principale menace pesant sur la nappe phréatique – véritable or bleu – est l'emploi des pesticides dans l'agriculture, classés ennemi numéro un par l'Agence de l'eau Rhin-Meuse devant les nitrates, qui proviennent des engrais. Lors d'un inventaire mené par la région en 2003, un prélèvement sur deux effectués tous les trois kilomètres révélait des traces de pesticides. « Il y a beaucoup de molécules en jeu dans les pesticides et même si des études ont déjà été menées, leurs effets sur la santé à très long terme sont méconnus. On parle de risques cancérigènes et reprotoxiques, c'est-à-dire nuisant à la fertilité », explique Baptiste Blanchard, chef du service de l'eau à la direction régionale de l'environnement.
Pour préserver la plus importante source d'eau souterraine d'Europe, l'Alsace, le Bade-Wurtemberg, la Rhénanie-Palatinat et les cantons de Bâle travaillent main dans la main depuis 1993. Mais tout cela a un prix : en Alsace, la lutte contre la pollution de la nappe dans 117 communes a déjà mobilisé 26 millions d'euros entre 1988 et 2002. Et certaines avancées sont très relatives : « Il y a eu une légère baisse de la pollution par les nitrates entre 1997 et 2003, mais elle reste à un niveau élevé », souligne Margareta Barth, de la direction de l'environnement du Bade-Wurtemberg.
Pascal Burger