Le téléphone d'urgence fait ses preuves

Le téléphone d'urgence fait ses preuves

Violences conjugales Le dispositif d'aide aux victimes est testé à Strasbourg depuis deux ans
Thomas Calinon

Thomas Calinon

«Cela ne règle pas tous les problèmes, mais ça permet d'être aidé rapidement en cas d'urgence. » Voilà le bilan que tire Faouzia Sahraoui, directrice de l'association SOS aide aux habitants, après près de deux ans d'expérimentation des téléphones portables d'urgence, qui permettent aux femmes mises en danger par les violences de leur conjoint de contacter directement les secours, d'une simple pression sur un bouton. Pour 1 000 dossiers de ce type traités chaque année par le tribunal de Strasbourg, 24 téléphones ont été attribués, 18 alertes ont été déclenchées et elles ont entraîné 8 incarcérations. Dans un cas, une vie a sans doute été sauvée. Le suspect arrêté « avait l'ensemble du matériel pour enlever et séquestrer la victime » et il s'était muni d'un couteau, rapporte le président du TGI, Benoît Rault.

Géolocalisation
« Les femmes se sentent sécurisées par cet outil qui leur permet de se reconstruire dans leur vie familiale », témoigne Karin Loeffler-Klein, de l'association d'aide aux victimes Viaduq 67. « C'est aussi une forme de dissuasion pour les conjoints violents, poursuit le préfet, Stéphane Bouillon. C'est une manière de rappeler qu'on les a l'œil et qu'on se tient prêt à sanctionner. » Une amélioration est toutefois envisagée : l'intégration d'un GPS dans le téléphone. Cela permettrait de géolocaliser la victime « même si elle est tétanisée par la peur » et qu'elle ne donne que des informations parcellaires.

Bientôt dans le reste de la France

Le dispositif testé à Strasbourg sera étendu en 2013 à la France entière. La ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, l'a annoncé mardi. « Les financements de l'Etat vont suivre », promet le préfet du Bas-Rhin. A Strasbourg, le coût s'établit pour l'heure à 36 000 €, pris en charge par l'Etat, le conseil général et la ville.