CYCLISMEComment Ineos s’est transformé dans les Alpes grâce à « son collectif »

Tour de France 2020 : Comment Ineos s’est transformé dans les Alpes grâce à « son collectif »

CYCLISMELe Polonais Michal Kwiatkowski a remporté la 18e étape, ce jeudi à La-Roche-sur-Foron, grâce à une entente parfaite avec son coéquipier Richard Carapaz, nouveau maillot à pois de la Grande Boucle
Jérémy Laugier

Jérémy Laugier

L'essentiel

  • Les Ineos Grenadiers tiennent enfin leur premier succès sur ce Tour de France, ce jeudi, grâce au tandem Kwiatkowski-Carapaz.
  • L’abandon de son leader Egan Bernal a finalement eu pour effet de voir l’équipe britannique animer les étapes alpestres de manière spectaculaire.
  • 20 Minutes se penche sur « le sens du sacrifice » de la formation Ineos, qui ne sera pas en jaune à Paris dimanche pour la première fois depuis 2014.

De notre envoyé spécial à La Roche-sur-Foron,

C’était écrit, ce Tour de France en pleine pandémie de Covid-19 allait être aseptisé de bout en bout pour ses suiveurs. Privés d’accès direct aux coureurs, la plupart des journalistes présents sur la Grande Boucle doivent quotidiennement se contenter de cinq questions-réponses en visioconférence avec le maillot jaune et le vainqueur d’étape, tous deux masqués. Ça, c’était avant que le Polonais d’Ineos Grenadiers Michal Kwiatkowski ne vienne dédier son succès à La Roche-sur-Foron à son ancien directeur sportif, décédé d’un arrêt cardiaque le 3 mars à l’âge de 40 ans. Pendant deux minutes, le coureur lui a rendu hommage, les yeux brillants et la voix tremblante.

« Beaucoup de gens portent un jugement sur ce que nous faisons dans ce Tour, en insinuant que c’est dû à l’absence de Nico dans la voiture [l’absence de maillot jaune aux Champs-Elysées pour la première fois depuis 2014]. Bien sûr qu’il nous manque beaucoup, mais nous devons faire avec. Que nous rencontrions du succès ou pas, nous nous souviendrons toujours de lui. Il aurait certainement apprécié notre état d’esprit pendant tout ce Tour. Il nous inspire et c’est assurément une victoire pour lui. » »

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« Je n’oublierai jamais ce que Richard a fait pour moi »

Champion du monde en 2014, Michal Kwiatkowski remporte ainsi, à 30 ans, sa première étape sur un Tour de France, au bout d’une impressionnante échappée aux côtés de Richard Carapaz, nouveau meilleur grimpeur du Tour et coéquipier altruiste. « Ça a été une victoire spectaculaire, souligne l’Equatorien. Nous avons décidé ensemble que Michal allait gagner l’étape et moi le maillot à pois. C’est un travail collectif. »

Un lien fort unit les deux échappés du jour, qui ont rallié l’arrivée avec près de deux minutes d’avance sur le groupe du maillot jaune Primoz Roglic. « J’ai eu des frissons tout au long de la dernière descente, jubile Michal Kwiatkowkski. Je n’oublierai jamais ce que Richard a fait pour moi là, et maintenant je ferai tout pour qu’il garde ce maillot à pois. »

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« Chaque coureur doit rentrer dans ce moule chez Ineos »

Précieux équipier de Chris Froome sur le Giro 2018, Kenny Elissonde a été dans cette équipe de 2017 à 2019. Engagé sur cette Grande Boucle avec Trek-Segafredo, le coureur tricolore se souvient du « sens du sacrifice » d’Ineos. « L’entente parfaite de Kwiatkowski et Carapaz aujourd’hui ne me surprend pas du tout, poursuit-il. Tous les succès d’Ineos ont été fondés sur son collectif et chaque coureur doit rentrer dans ce moule. »

Cette ultime étape alpestre est la preuve éclatante des ressources de la formation britannique, qui se passe cette année de deux anciens vainqueurs du Tour (Geraint Thomas et Chris Froome) et qui a perdu mardi sur blessure son leader et tenant du titre Egan Bernal. « Carapaz et Kwiatkowski pourraient être leaders dans n’importe quelle autre équipe », estime Nicolas Edet (Cofidis), à leurs côtés dans la bonne échappée ce jeudi avant de lâcher prise dans le col des Aravis.

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« On voit à quel point ils savent vite s’adapter aux aléas d’une course »

Dès la fin des ambitions d’Egan Bernal au général, les Ineos Grenadiers ont dynamité toutes les étapes alpestres, Richard Carapaz en tête. « Ça me rappelle 2014 : juste après la chute de Froome, ils avaient tous attaqué de partout en montagne, confie Nicolas Edet. On voit à quel point ils savent vite s’adapter aux aléas d’une course. » Le plan B a donc été récompensé ce jeudi par une première victoire d’étape, à trois jours de l’arrivée. Il n’empêche, vainqueurs des cinq dernières éditions, et même de sept des huit dernières, les Sky/Ineos/Ineos Grenadiers cèdent cette fois leur costume de rouleau compresseur glacial aux Jumbo-Visma de Primoz Roglic, comme sur la Vuelta 2019.

Est-ce vraiment la fin d’une ère ? « Ils viennent de prendre un coup de pied aux fesses et ils vont devoir se remettre en question, glisse Kenny Elissonde. Comme quoi, même si de l’extérieur tout peut parfois paraître hyper huilé, il y a toujours de l’appréhension et une incertitude sportive. » Mais aussi un touchant dénouement ce jeudi rarement vu chez Ineos.