Tour de France 2020 : « On se rend vraiment compte de la folie du truc »… Le col de la Loze déjà validé par le public
CYCLISME•Sur leur vélo puis sur le bord des routes, les amateurs de la Grande Boucle se sont régalés mercredi pour la première arrivée de l'histoire au sommet du col de la LozeJérémy Laugier
L'essentiel
- Le col de la Loze n’a pas manqué ses débuts sur le Tour de France mercredi, avec un remarquable final dominé par le Colombien Miguel Angel Lopez.
- Dès la veille, des centaines de cyclistes amateurs ont bataillé pour arriver au sommet du redoutable col, situé à 2.304 m d’altitude.
- 20 Minutes est allé à la rencontre de ces petits veinards, marqués par la difficulté de cette ascension au-dessus de Méribel.
De notre envoyé spécial au col de la Loze,
En attendant l’arrivée des coureurs mercredi après-midi au cœur du col de la Loze, David n’en revient toujours pas. La veille, cet agriculteur des Landes a mis 23 minutes pour parcourir une portion de moins de trois kilomètres ici même. « C’est là qu’on se rend vraiment compte de la folie du truc. Avant ce virage, je me suis appuyé contre la barrière. C’était ça ou je tombais », sourit celui qui a apprécié comme jamais le combo « tartiflette-grande bière » le soir même. Comme beaucoup d’amateurs de cyclisme, il avait avec ses amis immédiatement coché la date du 16 septembre pour découvrir « l'étape inédite à suivre par excellence ».
David a même acheté un vélo pour l’occasion et s’est préparé pendant trois mois pour venir à bout de la terrible ascension (2.304 m d’altitude), pointant à 1h05 d’effort sur les 10 derniers kilomètres. « C’est un sacré souvenir et je ne trouverai jamais une portion aussi dingue dans les Pyrénées », conclut-il. Des centaines de cyclistes français, belges, néerlandais ou slovènes ont comme lui tenté le challenge sportif d’une vie dans un col destiné à devenir mythique sur la Grande Boucle, quelques heures avant l’arrivée triomphante au sommet du Colombien Miguel Angel Lopez.
« On ne serait jamais allé au bout »
Loin de l’effervescence et des déguisements de tyrannosaure ou Télétubbies dans le col, certains cyclistes ont lâché l’affaire à l’entrée de Méribel, bien avant de s’attaquer véritablement au monstre de la Loze. La présence d’un mini-village du Tour avec écran géant et d’un artiste se lançant dans le Talkin' about a revolution de Tracy Chapman était trop tentante. C’est là qu’on rencontre Erwin et Basile, venus de Lille spécialement pour suivre les étapes alpestres de cette troisième semaine. Partis à vélo mercredi matin de leur camping de Moutiers, ils ont roulé 20 km avant de craquer. « Une pédale a lâché mais je dois l’admettre, c’est aussi une bonne excuse car on ne serait jamais allé au bout, sourit Erwin. Il y a de la bière et un écran géant, on n’est pas si mal quoi. »
Maillot de foot du Stade Rennais sur le dos, Basile avait surtout coché cette étape du Tour « pour voir notre Thibaut Pinot lutter pour le maillot jaune ». 34e de l’étape et 31e au général, le leader de Groupama-FDJ est évidemment loin du compte. Mais Basile a une préoccupation autrement plus cruciale à nous partager : « Il faut absolument demander au véhicule Haribo de balancer des Dragibus plutôt que des Crocos ». Désolé, il fallait bien trouver un bémol à cette première arrivée dantesque du Tour à la Loze.