CYCLISMEAvec Romain Bardet en mode «avion», l’équipe AG2R compte renverser la Sky

Tour de France 2018: «Romain Bardet est au meilleur niveau de sa vie»… L’équipe AG2R peut-elle encore vraiment renverser la Sky?

CYCLISMETroisième ce jeudi à l'Alpe d'Huez, Romain Bardet a prouvé qu'il pouvait lutter avec Thomas et Froome en montagne. De quoi convaincre AG2R que ce Tour de France n'est pas encore terminé...
Jérémy Laugier

Jérémy Laugier

L'essentiel

  • Romain Bardet a réalisé un joli numéro dans la montée de l’Alpe d’Huez jeudi, conclu à la troisième place derrière le maillot jaune Geraint Thomas et Tom Dumoulin.
  • Sixième au classement général à 3'07'' de Geraint Thomas, le leader de l’équipe AG2R n’a pas dit son dernier mot, alors que se profilent trois étapes dans les Pyrénées.
  • « 20 Minutes » essaie de déterminer comment la mainmise des Sky de Thomas et Froome pourrait s’effriter au profit du grimpeur tricolore.

De notre envoyé spécial à l’Alpe d’Huez,

« On finit les Alpes avec quelques petits regrets mais aussi avec une certitude : Romain Bardet est vraiment très fort. » Le directeur sportif d’AG2R Julien Jurdie est apparu extrêmement optimiste ce jeudi, après la troisième place de son leader d’équipe à l'Alpe d'Huez. Y a-t-il vraiment de quoi en constatant que Romain Bardet compte 3'07'' de retard sur le maillot jaune Geraint Thomas et qu’AG2R n’a plus que cinq coureurs encore en lice après l’abandon de Tony Gallopin ? Quels sont les véritables motifs d’espoir de l’équipe française pour empêcher un nouveau sacre quasi inéluctable de la Sky sur le Tour, alors que les étapes alpines sont déjà finies ?

Romain Bardet est peut-être « au meilleur niveau de sa vie »

« De très bonnes jambes », « un moral d’acier », les compliments ne manquent pas chez AG2R concernant Romain Bardet. Il est vrai que celui-ci s’est montré particulièrement saignant lors de chacune de ses attaques dans la montée de l’Alpe d’Huez. « Il n’a pas eu peur de se lancer dans des opérations à huit ou neuf kilomètres de l’arrivée, indique Vincent Lavenu, manager d’AG2R. Il a tout tenté et humainement, il aurait mérité de l’emporter. » Collectivement, cela était sans doute moins vrai.

La stratégie d’équipe a en effet semblé discutable ce jeudi, notamment lorsque Oliver Naesen et Mathias Frank ont mené le peloton à un rythme élevé dans la Croix de Fer avant de disparaître et de laisser Romain Bardet se débrouiller seul dans l’Alpe d’Huez. « Romain est au meilleur niveau de sa vie, c’est vraiment un avion là », sourit son coéquipier belge Oliver Naesen. De bon augure avant les trois étapes dans les Pyrénées. « On va faire avec nos moyens, nos tripes et notre cœur », lance le principal intéressé avec le sens de la formule.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Une Team Sky un peu moins injouable

« On a bien vu que les Sky n’ont quand même pas écrasé la course, contrairement à hier. » Difficile de donner tort à Vincent Lavenu après cette 12e étape. Si souvent écœurante pour la concurrence depuis 2015, l’équipe britannique a montré quelques (légères) défaillances. Qui plus est, le flou concernant son leadership (1'39'' d’avance pour Thomas sur « notre leader » Chris Froome) pourrait à un moment ou à un autre causer des dommages.

« On peut grignoter des secondes samedi et dimanche mais je pense qu’il faut vraiment se concentrer sur cette troisième semaine qui peut nous apporter son lot de surprises. Il faut essayer de trouver des failles et j’espère qu’on les trouvera dans les Pyrénées. C’est ce qui nous fait vivre et c’est pour ça qu’on se bat tous les jours », martèle Julien Jurdie.

L’actuel maillot blanc Pierre Latour voit des motifs d’espoir : « On y croit encore, surtout car ils ne sont pas à l’abri d’avoir des jours sans. Jusque-là, Geraint Thomas en a souvent eu sur les courses de trois semaines. Et Chris Froome sort du Giro. » Seul le discours d’Oliver Naesen est un brin plus résigné : « C’est vraiment impressionnant, ils sont un peu devant toutes les autres équipes à tous les niveaux. » Pas tant en vrai, si ? OK, on vous imagine bien ne pas mettre un euro sur cette remontada des Pyrénées.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Une équipe « dépouillée »… mais des alliances en vue

Le rapport de force hypra déséquilibré était vite criant jeudi. AG2R s’est ainsi retrouvé à lutter à quatre contre huit Sky dans le peloton. « L’équipe est quand même bien dépouillée », admet Vincent Lavenu. Avec le dernier forfait en date de Tony Gallopin, l’équipe française ne compte donc plus que cinq coureurs. Mission impossible dans ces conditions face à l’armada britannique ? Pas du tout, à en croire ce résolument optimiste Julien Jurdie.

« « On est obligé de trouver des alliés dans d’autres équipes pour espérer pouvoir faire mal à un moment à la Sky. On serait huit aujourd’hui, j’aurais peut-être un discours plus positif et plus agressif. Mais à cinq, il faut miser sur des alliances et elles ont toujours existé. A nous de les trouver. » »

Ouh ouh, ça branche qui d’enfin mettre un terme à l’hégémonie de cette Sky ?