CYCLISMELes coureurs sur le Gois... Pourquoi on ne verra pas cette carte postale?

Tour de France 2018: Les coureurs sur le Gois... Pourquoi on ne verra pas cette jolie carte postale?

CYCLISMELe peloton passera par le pont de Noirmoutier samedi lors de la première étape...
David Phelippeau

David Phelippeau

L'essentiel

  • Le peloton du Tour de France, qui s’élance samedi de Noirmoutier, ne passera pas par le Gois car les horaires des marées ne le permettent pas.
  • L’Union cycliste international a pris la décision de décaler le départ d’une semaine pour ne pas que le Tour entre en collision avec des matchs de la Coupe du Monde, et notamment l’équipe de France.

Le foot, ça passe avant le vélo. Samedi, le peloton du Tour de France ne passera pas sur le passage du Gois lors de la première étape (entre Noirmoutier et Fontenay-le-Comte en Vendée) de la Grande Boucle 2018. Le Gois c’est quoi ? C’est une chausse submersible située dans la baie de Bourgneuf, où elle relie l’île de Noirmoutier au continent, c’est-à-dire la commune de Beauvoir-sur-Mer. Elle n'est praticable qu'à marée basse.

« L’UCI (Union cycliste internationale) a pris cette décision il y a quelques mois, explique Yves Auvinet, président du conseil départemental de Vendée. Elle a modifié les dates de la Grande Boucle en raison de la coupe du monde de football, qui a lieu au même moment. Elle voulait limiter la concurrence entre les horaires du Tour et ceux des matches de football. Toutes les courses de vélo ont ainsi été décalées de huit jours… » Le Tour de France 2018, au lieu de débuter le samedi 30 juin, commence donc samedi 7 juillet… mais ce jour-là, les marées ne permettent pas aux coureurs d’emprunter le Gois. « Les marées ne sont pas corvéables à merci, plaisante Auvinet. Au grand désespoir de de beaucoup de gens, les coureurs passeront par le pont ! »

Dommage car le Gois est «une belle vitrine» pour la Vendée

Lot de consolation : le départ sera donné sur l’île de Noirmoutier. « On les aura les belles images… », assure le président de la Vendée. Mais pas celles exceptionnelles de cyclistes fendant la foule et l’océan malheureusement. « C’est dommage car c’est une sacrée belle vitrine pour la Vendée, le tourisme dans le département et Noirmoutier, regrette Jean-René Bernaudeau, directeur sportif (vendéen) de l’équipe Team direct Energie. L’impact sera moins fort c’est sûr par le pont que par le Gois. Malheureusement, on ne maîtrise pas les marées… »

Le peloton sur le Gois lors d'un départ fictif en 2011.
Le peloton sur le Gois lors d'un départ fictif en 2011. - PASCAL PAVANI / AFP

Dans son histoire, le Tour de France a emprunté à quatre reprises le passage mythique vendéen. En 1993, 1999, 2005 et 2011. Les deux dernières fois, lors d’un départ fictif. Jérôme Pineau, ancien coureur pro et actuel directeur sportif de l’équipe Vital Concept, n’en garde pas un souvenir impérissable… même en version départ fictif. « C’est dommage pour la carte postale, mais après sportivement passer sur le Gois n’apporte pas grand-chose. Les photos sont belles, le passage est mythique OK, mais c’est glissant, il y a du vent. Ce n’est pas un passage propice à la compétition… »

Zülle avait chuté sur les pavés glissants en 1999

Le Suisse Alex Zülle, à la retraite, pourrait en témoigner. En 1999, il avait sans aucun doute perdu le Tour de France dès la deuxième étape sur le passage noirmoutrin. Le leader de Banesto avait été pris dans une chute collective sur les pavés glissants et avait concédé à l’arrivée six minutes de retard. Un retard rédhibitoire au final pour le Suisse, deuxième à Paris derrière Armstrong.

Jean-Marie Leblanc, directeur du Tour de France de 1989 à 2006. racontait en 2013 à Ouest-France : « C’était la panique à bord, j’en avais pris plein la gueule de la part à l’époque de certains directeurs sportifs au motif que c’était insensé de faire ça… » Christian Prudhomme, actuel directeur du Tour de France, peut dormir sur ses deux oreilles, le pont de Noirmoutier réserve (normalement) beaucoup de moins de surprises que le Gois…