La fabuleuse histoire de Paul, 14 ans et improbable mascotte de De Minaur

Roland-Garros 2024 : La fabuleuse histoire de Paul, 14 ans et improbable mascotte de l’Australien De Minaur

tennisLe jeune garçon originaire de Coulommiers est devenu en deux matchs le supporter numéro 1 de De Minaur, qui l’invite désormais à tous ses matchs
Nicolas Camus

Nicolas Camus

L'essentiel

  • Alex De Minaur s’est qualifié lundi pour son premier quart de finale à Roland-Garros en battant Daniil Medvedev.
  • L’Australien a pu compter lors de ce match sur le soutien sans faille de Paul, un jeune joueur du TC Coulommiers (Seine-et-Marne), devenu son porte-bonheur lors du tour précédent.
  • Une histoire aussi mignonne qu’improbable, que l’adolescent nous a racontée lundi après la victoire de son poulain.

De notre envoyé spécial,

On préfère prévenir les parents, on connaît un gamin qui n’est pas près de rentrer à la maison. En tout cas pas tant qu’Alex De Minaur sera toujours en lice. Paul, 14 ans, jeune joueur du TC Coulommiers (Seine-et-Marne), est en train de vivre « un truc qui n’arrive jamais en vrai » dans ce Roland-Garros.

Le petit gars est devenu en l’espace de trois jours la mascotte du joueur australien, qui ne veut plus s’en séparer. « Il va falloir que je l’emmène partout sur le circuit maintenant », se marre même De Minaur, vainqueur lundi de Daniil Medvedev en 8e de finale.

Temps glacial et bouteille à la mer

La belle histoire a commencé samedi, sous la pluie qui a pourri une bonne partie de l’après-midi. Sur le court 14, le 11e joueur mondial se bagarre pour se sortir des griffes de l’Allemand Struff. Il mène difficilement deux sets à un quand la météo oblige à bâcher les courts, à 13 heures. Ça ne reprendra que près de cinq heures plus tard.

Ça n’a pas refroidi ce jeune garçon qui, dans le public, a pris fait et cause pour lui. Il hurle à chaque point remporté, à chaque changement de côté, bref il ne le lâche pas d’une semelle. Et à en croire De Minaur, interrogé sur cet improbable soutien après sa victoire, ça l’a grandement aidé à s’en sortir :

« « Du premier point jusqu’au dernier, il criait. Je le regardais, je me disais : mais moi, même si j’étais fan, je serai rentré à la maison parce qu’il faisait vraiment super froid sur le court. Je ne comprenais pas ce que faisait ce garçon. À chaque changement de côté, je le regardais dans les yeux, il m’a vraiment donné de la vie. Et la fin, je l’ai enlacé. C’était le soulagement plus qu’autre chose. » »

Dix heures en tribune

Ça aurait pu s’arrêter là, mais réflexion faite, l’Australien s’est dit qu’il méritait encore plus. « Il a quand même passé 10 heures en tribune, dans un froid glacial, à me remonter à bloc, raconte-t-il. Je lui ai donné ma serviette. Je lui aurais donné tout ce que j’avais dans mon sac. Je n’y pensais pas vraiment avec l’émotion mais il méritait tout, les raquettes, les chaussures, tout ce qu’il voulait ».

Alors De Minaur lance une bouteille à la mer sur les réseaux, et avec l’aide de l’organisation du tournoi, finit par le retrouver. La suite est pour Paul, qui ne pouvait pas s’échapper comme ça et que nous avons retrouvé, casquette de son héros sur le crâne, dans les couloirs du court Suzanne-Lenglen lundi :

« C’est mon ami Maxime qui m’a montré la story Instagram. C’était incroyable, j’ai vu ma tête en photo, j’en revenais pas, je me demandais ce qui m’arrivait ! On a répondu partout, sur tous les comptes, et au final j’ai reçu un message de De Minaur directement. Il m’a dit "Hi you’re my legend, voilà mon numéro", et c’est parti comme ça. »

Nouvelle star de la télé australienne

Voilà comment l’ado de Coulommiers s’est retrouvé dans la box de l’Australien pour le pousser face à Medvedev. Et il s’est régalé, même s’il est plutôt du genre stressé. « Pfff, j’en pouvais plus, je me mordais les doigts, mais dès qu’il a gagné ça a été un énorme soulagement. J’ai encore bien crié, j’ai plus de voix. » Assez tout de même pour répondre à quelques questions des médias, dont la télé australienne, qui regarde ce gamin fan d’un des leurs avec curiosité et, disons-le, une certaine incrédulité.

Le moment de répondre à une question que beaucoup se posent sûrement : mais POURQUOI De Minaur ? On en a vu des paquets de gosses s’époumoner pour Nadal, Federer, Djoko, tout ça, mais alors un jeune frenchie qui se prend de passion pour De Minaur, surtout à Roland, qui n’est clairement pas sa surface préférée, alors là on est bluffé. Paul au micro : « Je l’ai surtout vu à la télé en fait, et samedi, on se demandait qui aller voir. On l’a vu passer et on s’est dit qu’on allait l’encourager. Il jouait bien, et voilà. Moi je l’appelle le mur, il remet tout je sais pas comment il fait ! C’est un monstre Alex. »

« Sa voix, elle est à part, je l’entends au milieu des autres »

C’est dit avec un tel enthousiasme, on ne jugera pas. Et puis chacun ses goûts, hein. En tout cas, Paul a trouvé sans le chercher un super filon avec le tombeur de Nadal à Barcelone. Car on n’en connaît pas beaucoup des joueurs qui auraient réagi comme ça. Après sa victoire en 8e de finale, De Minaur a fait descendre son jeune fan sur le court pour partager un moment avec lui. « Il est avec moi, à 100 %, a-t-il expliqué ensuite. Même sur ce grand court, il était là, je l’entendais. Sa voix, elle est à part, je l’entends au milieu des autres. »

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Le pire, c’est que la connexion ne semble même pas surjouée. C’est juste comme ça. Évidemment, Paul est attendu de pied ferme en tribunes mercredi, pour le premier quart de finale de l’Australien Porte d’Auteuil, face à Zverev. Avant ça, il ira même ce mardi suivre l’entraînement de son poulain.

Et l’école dans tout ça, direz-vous ? « Bah, c’est la fin de l’année de toute façon. Moi je reste ici », répond le garçon avec son débit mitraillette. On tient à rassurer tout le monde, les parents sont au courant. « Ils m’ont dit que c’était une histoire incroyable, donc qu’il fallait que je profite. C’est ce que je fais ! » T’as bien raison Paul, ce que tu es en train de vivre là, ce sont des souvenirs pour la vie.