TENNISPourquoi c’est la bonne cette année pour Rafa Nadal à Paris-Bercy

Masters 1000 de Paris-Bercy : Pourquoi c’est la bonne cette année pour Rafael Nadal

TENNISL’Espagnol a de quoi croire en ses chances à Bercy cette année
Aymeric Le Gall

Aymeric Le Gall

L'essentiel

  • Rafael Nadal est de retour à Paris pour disputer le Masters 1000 de Bercy, trois semaines après avoir remporté le treizième Roland-Garros de sa carrière.
  • Si l’Espagnol a préempté le tournoi Porte d’Auteuil, ce n’est pas du tout la même musique dans le XIIe arrondissement, où Nadal compte 0 victoire en carrière.
  • Mais cette année pourrait être la bonne et on vous explique pourquoi.

Pour Rafael Nadal, Paris est avant tout une histoire de schizophrénie. Faiseur d’histoire à Roland-Garros, où l’Espagnol y a remporté en octobre son treizième sacre en carrière, Nadal a beaucoup plus de mal – doux euphémisme – quand il s’agit d’aller taper la balle dans le XIIe arrondissement, du côté de l’AccorHotels Arena où début lundi le Masters 1000 de Paris-Bercy.

On dit doux euphémisme car le Majorquin n’a tout simplement jamais remporté le tournoi parisien en indoor. Et encore, s’il n’y avait que ça… Lors des quatre dernières éditions, le numéro 2 mondial a à chaque fois dû déclarer forfait à différents stades de la compétition. Ici un problème aux abdominaux, là des douleurs au poignet, rien ne lui aura été épargné. Mais tout ça c’est de l’histoire ancienne et cette année, c’est la bonne, on vous le garantit sur facture. Et comme on est super sympas, on va même vous expliquer pourquoi.

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Un trou à combler dans le CV

Les sportifs de la trempe de Rafa Nadal sont des machines programmées pour croquer à peu près tout ce qui se rapproche de près ou de loin à de la compétition. Il n’y a qu’à voir comment Rafa se démerde dans une compétition de golf, lui, l’amateur au beau milieu des professionnels, pour s’en convaincre. Alors forcément, le trou formé par le Masters 1000 de Paris-Bercy dans le curriculum vitae du joueur fait tâche à ses yeux et il ne cracherait pas sur une petite victoire histoire d’effacer ses années de disette. Et ne vous fiez pas à ce laconique « je vais essayer de donner le meilleur de moi-même », lâché dimanche lors d’une conférence de presse virtuelle, pour douter de l’appétit du bonhomme.

Cette année, finis les pépins physiques de fin de saison

Surtout, ce qui nous fait dire que ça sent bon pour Nadal, c’est le contexte Covid-19 qui entoure la saison sur le circuit. Contrairement aux années précédentes, calendrier ATP version Weight Watchers oblige, Nadal n’arrive pas à Paris sur les rotules. Et ça change tout. Avec très peu de tournois disputés cette saison, le vainqueur de Roland semble avoir les cannes pour bien figurer dans ce Bercy à huis clos. « C’est vrai qu’à la fin de l’année, dans le passé, j’arrivais parfois fatigué physiquement mais aussi mentalement. Sur les courts en indoor, j’ai besoin d’être frais, dispo et au top de ma forme, a-t-il admis dimanche. C’est peut-être la surface sur laquelle je dois améliorer mon jeu pour avoir du succès. À Bercy, j’ai eu souvent des problèmes, j’ai dû déclarer forfait à plusieurs reprises. Cette année j’aimerais me donner une chance de réussir. »

Quid du spectre de la scoumoune qui le poursuit depuis des années ? « Je n’y pense pas parce que sinon je ne jouerais pas, répond-il simplement. Quand j’arrive à un tournoi, j’essaye de déployer mon meilleur tennis, de ne pas être pétrifié par les inquiétudes du passé, les blessures que j’ai pu contracter. Je suis prêt à déployer mon meilleur tennis, je ne vais pas me laisser tarauder par une quelconque blessure ou une crainte de blessure. » That’s the spirit, dude !

Oubliée la place de numéro 1 mondial

Nadal sera aussi débarrassé cette année d’une autre charge mentale non négligeable : celle de la quête pour la place de numéro un mondial, qu’il avait disputée ici même l’an passé contre Novak Djokovic. En effet, même si le Serbe a pris la danse de sa vie en quart de finale contre Lorenzo Sonego à Vienne la semaine dernière, Djoko compte toujours 2.000 points d’avance sur son poursuivant. Il faudrait un giga miracle – carton plein à Bercy et au Masters de Londres ainsi qu’à Sofia, où il a peu de chance de s’engager… – pour que l’ordre des choses ne s’inverse d’ici là. Nadal ne jouera donc qu’avec un objectif et un seul en tête, ce qui devrait lui permettre de lâcher les chevaux sur le court.

Un début de tournoi à sa portée

Avec ce Bercy sans Djokovic, on l’a dit, mais aussi sans Roger Federer ni Dominic Thiem (l’Autrichien a déclaré forfait à la dernière minute), le châtelain de la Porte d’Auteuil voit la concurrence s’alléger dans les grandes largeurs. Et pour couronner le tout, l’Espagnol bénéficie d’un début de tournoi plutôt abordable. Au premier tour, il sera opposé à Filip Krajinovic avant de peut-être croiser la route de Borna Coric. Les deux hommes ne sont pas des pimpinos du dimanche (Krajinovic a remporté Bercy en 2017 et Coric a battu Nadal deux fois lors de leurs quatre oppositions), mais l’Espagnol devrait quand même pouvoir surmonter ça sans trop de bobos. Si l’on pousse plus loin le jeu des pronos, Nadal pourrait ensuite jouer son compatriote Carreño Busta en quart et Zverev en demie. Ce n’est pas une promenade de santé, bien sûr, mais on a déjà connu tableau plus coriace. De toute façon, c’est maintenant ou jamais.