De l’un de nos envoyés spéciaux à Lille,

C’était sans doute parce qu’ils ne vouaient pas une entière confiance à leur équipe de double, ou parce qu’ils préféraient se réserver pour le dimanche. Les supporters belges étaient beaucoup moins nombreux dans le stade Pierre-Mauroy, samedi, et cela a tout changé, ou presque. On parle de ressenti, et c’est difficilement perceptible, mais dès la Marseillaise, reprise à pleins poumons par 24.000 personnes et des brouettes moins les Belges, le double français avait déjà pris un set. Il l’a pris d’ailleurs, en moins d’une demi-heure, le temps que Bemelmans et De Loor dénouent un peu leurs intestins (6-1).

Gasquet et Herbert, eux, ont été portés tout du long, et si l’on doutait de leur capacité à tenir sous pression, ils ont toujours utilisé le public dans le bon sens, notamment en fin de 3e set, quand le sort du match ne tenait plus qu’à un ou deux coups de raquette de chaque côté. « C’est sûr qu’on a été aidé, le public a été très présent, on l’a ressenti, a reconnu Pierre-Hugues Herbert. Peut-être que c’est pour ça qu’on ne s’est pas lâché du match avec Richard, qu’on leur a amené cette victoire. C’est l’avantage de jouer chez nous. »

Plus connu par les supporters français que son cadet, et aussi plus solide sur l’ensemble de la rencontre, Gasquet a même eu droit plusieurs fois à de longues ovations, le public scandant son nom sur plusieurs secondes. « C’était une ambiance fabuleuse, s’est extasié le Biterrois. Le public nous a poussés quand il a fallu être là. Hier c’était des matchs à sens unique, c’était plus dur de rentrer dedans, mais aujourd’hui c’était capital de l’avoir de notre côté ». Une autre victoire personnelle de Yannick Noah, qui avait surpris, vendredi, en taclant sévèrement les « spectateurs » tricolores venus assister à la rencontre en pantoufles.

Le capitaine des Bleus a même décerné le label « Lyon 91 » au public lillois dans l’enthousiasme de la victoire.

« « On a le public qu’on mérite et hier on était un peu déçus. Grâce à votre campagne médiatique, les gens ont bien réagi et ils ont compris que c’était un match important. C’était une ambiance fantastique, de mémoire de capitaine, depuis toutes ces années, je n’avais plus connu ça. Ça se rapproche de ce qu’on avait connu à Lyon à l’époque, sauf que là tu as 27.000 personnes. Les gens ont compté dans ce match. » »

Ils compteront aussi dimanche, et cela devrait être plus partagé, de nouveau. Les Belges ont prévu de revenir en force, et pour peu que Goffin soit aussi aérien face à Tsonga qu’il ne l’a été contre Pouille, le clan français risque de dérouiller. Mais au moins, il y aura match.