Tournoi de Bercy: A trois semaines de la finale de la Coupe Davis, Goffin est «complètement cuit»
TENNIS•Le numéro 1 belge a été battu de façon surprenante par Julien Benneteau à Bercy ce jeudi…Nicolas Camus
L'essentiel
Pour tout vous dire, on avait prévu jeudi d’écrire un article sur David Goffin, l’homme qui fait peur à la France. Il faut dire que le numéro 1 belge n’est jamais monté aussi haut que maintenant dans la hiérarchie mondiale (10e et qualifié pour le Masters de fin de saison), qu’il enquille les gros résultats et qu’il répond toujours présent en Coupe Davis.
Alors à trois semaines de la finale France-Belgique à Lille, le Masters 100 de Bercy était l’occasion idéale de parler de lui, surtout qu’il venait de sortir Adrian Mannarino pour son entrée en lice mercredi et qu’on l’imaginait faire de même avec Julien Benneteau en 8e de finale.
« Il faut un repos complet »
Sauf que Bennet’, à bientôt 36 ans, a sorti l’un des meilleurs matchs en simple de sa carrière (source : lui-même), et que Goffin n’avait pas l’énergie pour lui répondre. « Je sens depuis un moment que c’est dur le matin, que je suis fatigué, a-t-il ensuite expliqué. J’arrivais à me rebooster jusque-là, mais cette fois-ci je n’ai pas réussi. » Résultat, une défaite en deux petits sets pour le Belge (6-3, 6-3), et surtout une remise à plat de son coach, Thierry Van Cleemput : son poulain est en réalité « complètement cuit ».
Explications. Lors du dernier Roland-Garros, Goffin s’est blessé à la cheville. Pas trop grave, mais de quoi l’éloigner des courts quelques semaines. Il est revenu en août, disputant deux tournois au Canada puis l’US Open. Mais au moment de la demi-finale de la Coupe Davis, mi-septembre, il s’est rendu compte qu’il souffrait beaucoup du genou. « Il est en vrac, parce qu’il a compensé, détaille le coach. Ce problème n’est pas réglé, et il ne le sera pas avant la fin de saison car il faut un repos complet. »
« On savait qu’on allait au casse-pipe »
Et pourquoi ne pas s’être arrêté à ce moment ? « Parce que la saison aurait été pliée, répond Van Cleemput. Il pouvait jouer, avec douleurs mais sans risque que ça s’aggrave, alors on y est allé. Mais on a été entraîné par ses bons résultats. » Et ça, ça n’était pas forcément prévu au programme. Après avoir bataillé contre l’Australie sur terre battue, Goffin a joué à Metz (quart de finale) puis remporté d’affilée les tournois de Shenzhen et Tokyo. « Cramé » en revenant d’Asie, il a enchaîné avec Anvers, son statut de star nationale oblige.
« Ensuite, Bâle. Après le premier tour, je lui dis d’arrêter mais il veut continuer. Ok, alors on joue à 100 %, poursuit son coach. Il fait demi-finale, et voilà, aujourd’hui on en est là. On savait qu’on allait au casse-pipe, maintenant on assume. Pas de regret. » Sa sortie prématurée à Bercy va au moins lui permettre de couper un peu avant le Masters de Londres, qui commence en fin de semaine prochaine. Et puis viendra la Coupe Davis. « Il ne faut pas s’inquiéter », dit Goffin, sûr que « l’adrénaline de la finale suffira à [le] rebooster ». Pas trop quand même, hein, serait-on tenté de dire d’un point de vue franco-français.