Tennis: Le nouveau président de la FFT bientôt jugé pour favoritisme dans un marché public
JUSTICE•Bernard Giudicelli est sous le coup d'une enquête concernant la construction en 2013 d'un centre territorial de tennis à Lucciana, près de Bastia...N.C. avec AFP
Le président de la Fédération française de tennis (FFT) Bernard Giudicelli doit comparaître «avant l'été» devant le tribunal correctionnel de Bastia pour délit de favoritisme, a indiqué mercredi à l'AFP le procureur de Bastia, Nicolas Bessone. «La date n'est pas encore fixée», a ajouté le procureur de la République.
M. Giudicelli, 59 ans, qui a été élu en février à la tête de la FFT est sous le coup d'une enquête du pôle économique et financier de Bastia. La justice lui reproche un défaut de publicité pour la construction en 2013 d'un centre territorial de tennis à Lucciana, près de Bastia, a-t-on précisé de source proche de l'enquête confirmant une information de Corse-Matin. Le marché, d'un montant de 2,8 millions d'euros a été financé par la Collectivité territoriale de Corse (CTC), le Centre national du sport et par un emprunt.
Un entrepreneur qui avait déposé plainte, reproche à M. Giudicelli, alors qu'il présidait la Ligue corse de tennis, de ne pas avoir respecté la procédure de passation du marché, notamment la publicité dans la presse, a ajouté cette source proche de l'enquête. Cet entrepreneur considérait que le marché ayant été financé à hauteur de 50% par des fonds publics, la Ligue était assujettie au code des marchés publics.
Durant ses investigations, la section de recherches de la gendarmerie a découvert que les lots ont été attribués au moins disant. Le tribunal correctionnel de Bastia avait, en 2015, déclaré nul l'acte de saisine en raison de nombreuses nullités soulevées par l'avocat de la Ligue corse de tennis. Entretemps, le parquet a préparé une nouvelle citation à comparaître.
Le timing remis en question
Mercredi matin, la Fédération française de tennis assurait que «à ce jour, M. Giudicelli n'a reçu aucune citation de la part du tribunal». La FFT ajoute que «Bernard Giudicelli n'entend formuler aucune autre observation avant une éventuelle citation et en attendant que son avocat ait eu accès au dossier. Il remarque néanmoins que ce dossier est relancé plus de quinze mois après la décision initiale du tribunal de Bastia et moins d'un mois après son élection à la présidence de la Fédération française de Tennis».