INTERVIEWRichard Gasquet: «Il me reste encore trois, quatre ans au plus haut niveau»

Richard Gasquet: «Il me reste encore trois, quatre ans au plus haut niveau»

INTERVIEWEn pleine préparation d'avant-saison, Richard Gasquet a accordé un entretien exclusif à 20 Minutes...
Richard Gasquet a pu souffler un peu avant de reprendre le chemin de l'entraînement.
Richard Gasquet a pu souffler un peu avant de reprendre le chemin de l'entraînement. - MIGUEL MEDINA / AFP
William Pereira

Propos recueillis par William Pereira

On la revoit comme si elle datait d’hier. Cette Une de Tennis Magazine avec sa trogne d’enfant de 9 ans et cette prophétie - « Le champion que la France attend ? » - nous ferait presque oublié que cet été, Richard Gasquet a fêté ses 30 piges. Pas encore un ancêtre, certes, mais disons qu’il a roulé sa bosse sur le circuit ATP. Suffisamment en tout cas pour que 20 Minutes commence à lui demander si le poids de l’âge influe sur sa préparation physique et ses objectifs, à quinze jours de la reprise de la saison. Vainqueur l'an passé (entre autres) du Tournoi Open Sud de France à Montpellier, qu'il tentera de conserver du 5 au 12 février prochains face à Marin Cilic ou Jo-Wilfried Tsonga, Gasquet estime qu’il a encore « trois ou quatre » belles années devant lui. Ce qui lui laisse encore le temps de rêver à une Coupe Davis, ou pourquoi pas un Grand Chelem...

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Quand et où avez-vous repris l’entraînement ?

J’ai repris 15 jours après Bercy. Ça faisait longtemps que je n’avais pas fini et donc repris aussi tôt. D’habitude j’étais soit au Masters, soit remplaçant au Masters donc je devais continuer de m’entraîner. L’avantage c’est que j’ai bien pris le temps de me reposer, de me remettre totalement des petits pépins musculaires pour repartir vite. J’ai choisi Barcelone évidemment pour Sergi (Bruguera, son entraîneur), mais aussi parce qu’il y a de bonnes conditions climatiques. Là-bas, il ne fait pas froid donc je peux bien jouer et bien bouger dehors.

Richard Gasquet a été souvent arrêté à cause d'un dos récalcitrant
Richard Gasquet a été souvent arrêté à cause d'un dos récalcitrant - STRINGER / AFP

Vous avez commencé à vous entraîner avec Benoît Paire, qui travaille aussi avec Thierry Champion ?

Pas encore. On n’a pas eu l’opportunité de se voir mais on devrait commencer à s’entraîner ensemble justement en Australie, où je n’arriverai pas trop tard normalement. On se connaît bien, c’est un bon joueur qui a des qualités et c’est toujours intéressant de pouvoir s’entraîner avec quelqu’un comme Benoît.

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Qu’avez-vous travaillé jusqu’ici et quels sont vos objectifs pour la suite de cette pré-saison ?

On va essayer de se préparer bien pour la suite, notamment physiquement. On a déjà bien travaillé pour éviter de nouvelles blessures. J’ai par exemple fait pas mal de renforcement musculaire au niveau du bas du dos, c’est important car c’est quelque chose qui m’a pas mal gêné ces derniers temps. Il y a encore trois grosses semaines d’entraînement, l’objectif c’est d’être déjà au top pourl’Open d’Australie qui est la première grosse étape de la saison.

Il y a des coups en particulier que vous cherchez à améliorer au vu de vos prestations de 2016 ?

Oui, évidemment. Ce n’est pas parce qu’on est expérimenté et qu’on arrive à un certain âge que l’on ne doit plus se perfectionner. J’essaye évidemment de progresser au service, il faut aussi que je bosse mes retours et bien sûr que je sois plus fort physiquement pour pouvoir tenir la cadence sur la durée.

Vous arrivez à un âge charnière (30 ans) où vous devez gérer un certain déclin physique…

(Il coupe) Ça va il reste du temps ! Pour le moment, je réussis à prendre du plaisir, je me sens bien. Et puis regardez, Wawrinka a un an de plus que moi et il est capable de gagner des tournois du grand chelem, d’enchaîner à gros rythme et à un haut niveau. Je pense vraiment qu’il me reste encore quelques saisons au plus haut niveau. Je dirais trois ou quatre ans…

Stanislas Wawrinka a remporté l'US Open en 2016, à 31 ans
Stanislas Wawrinka a remporté l'US Open en 2016, à 31 ans - ANGELA WEISS / AFP

A Bercy, vous aviez expliqué ce n’est pas à 30 ans que vous alliez commencer à faire des footings…

(Il coupe) Ce que j’ai dit là-bas a été mal interprété. J’ai toujours couru, j’ai toujours fait des joggings pour m’entraîner et je continuerai à le faire jusqu’au bout. Mes propos ont simplement été mal compris.

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Il n’y a pas quand même une idée de gestion du calendrier comme ce que peut faire par exemple un Federer, sans pousser trop loin la comparaison comme il est plus âgé encore ?

De toute façon pour pouvoir durer toute une saison à un niveau constant au top, il faut forcément bien négocier son calendrier. Le but, c’est de s’organiser autour des grands chelems, des tournois importants et de la Coupe Davis. Ça tourne toujours autour de ces objectifs. Après, le fait de durer sur une année entière dépend d’autres critères comme le repos et votre niveau de confiance. Plus vous vous sentez bien mentalement, plus c’est facile d’enchaîner les matchs dans la saison.

Vous citez Stanislas Wawrinka et ses victoires en grand chelem. Vous y croyez encore ?

Evidemment, j’ai encore des ambitions pour les grands tournois, pour les grands chelems, pour la Coupe Davis. Roland-Garros est évidemment le plus important pour moi et je suis très content d’avoir atteint les quarts de finale. L’idée c’est d’essayer de faire mieux. Pareil pour l’Open d’Australie, j’ai souvent atteint les 8es de finale sans aller plus loin.

Comment vous l’expliquez ?

Je ne saurais pas le dire, c’est un tournoi que j’aime beaucoup, c’est un tournoi du grand chelem. Je vais essayer de m’y imposer cette année.

Cette saison sera plus axée sur l’individuel ou alors la Coupe Davis reste un objectif ?

Non, non, évidemment que la Coupe Davis reste une source de motivation. Toute l’équipe, tous les leaders sont motivés pour l’année à venir. On a l’équipe pour gagner.

Qu’est-ce qu’il a manqué à la France cette année pour aller plus loin ?

On a manqué de chance avec les blessures de nos cadres au plus mauvais moment, avant la demi-finale contre la Croatie. A partir de là il était difficile de passer en finale.

On vous avait senti très frustré de jouer Cilic en demi-finale de Coupe Davis alors que vous étiez diminué physiquement…

Oui, c’était très dur. Quand tu sais en rentrant sur le terrain que tu n’es pas à ton meilleur niveau physiquement, c’est forcément compliqué dans la tête, surtout contre un joueur comme Cilic qui jouait à un tel niveau. Ces matchs-là, tu as envie d’être à 100 % pour les jouer. C’était d’autant plus frustrant que l’enjeu était important. Il y avait quand même une finale de Coupe Davis à la clé derrière…

Vous avez parlé avec Yannick Noah de l’année prochaine ?

Oui, on a eu l’occasion de discuter. Il en est ressorti que toute l’équipe y compris les leaders est vraiment à disposition et motivés pour essayer de faire mieux que cette année et si possible s’imposer. C’est le but, de toute façon.

A Montpellier début février avec Tsonga et Cilic

Ce sera son premier tournoi en France en 2017. Richard Gasquet défendra son titre à l'Open Sud de France de Montpellier du 5 au 12 février prochain, face à la concurrence entre autres de Marin Cilic ou Jo-Wilfried Tsonga. Des places sont encore disponibles pour le tournoi (deux places achetées, deux offertes pour les moins de 18 ans entre le 5 et le 9 février).