TENNISBercy: Ces spectateurs foufous qui ne jurent que par le petit court n°1

Bercy: On est allé parler aux foufous qui ne jurent que par le court n°1 (quitte à prendre un service de Karlovic dans la figure)

TENNISLa petite annexe du Masters 1000 parisien est le lieu privilégié des puristes qui veulent vraiment voir du tennis...
A Bercy, Nicolas Camus

A Bercy, Nicolas Camus

Pour le commun des mortels, , ce sont des matchs dans une immense salle de 15.000 places, avec des spots lumineux dans tous les sens, des enceintes qui crachent le dernier son à la mode et des joueurs qui entrent sur le court en passant par un tunnel façon James Bond.

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Oui mais voilà, Bercy, ce n’est pas que ça. A quelques mètres du Central se cache le court numéro 1. Celui-là, on y accède par une porte battante qui irait à ravir aux toilettes du Balto. Une fois à l’intérieur, c’est comme dans un hangar. C’est gris, ça ne ressemble pas à grand-chose, la ventilation fait du bruit, les tribunes sont minuscules. En un mot, c’est… génial ! « Ce court, il est unique. Je préfère 1000 fois celui-là au grand, même en étant bien placé », nous dit l’enthousiaste Joris, assis au premier rang derrière la ligne de fond.

En fait, ce court d’à peine 1.200 places - le plus petit annexe de tous les Masters 1000 -, c’est celui des puristes. Les joueurs sont là, tout près. « On a l’impression d’être dans un petit court de quartier », décrit Benoît. On peut entendre ses idoles s’encourager, se gueuler dessus, contester une décision de l’arbitre. Et observer. « J’ai un billet pour le Central, mais je préfère venir ici, avoue Cédric, ancien 5/6. C’est plus intime. Quand on connaît le tennis, un court comme celui-là permet vraiment d’être au plus proche des joueurs, de se rendre compte des effets, des angles, de la gestuelle. »

Et de la vitesse, aussi. Ce mercredi, en début d’après-midi, ce sont les poètes croates et Marin Cilic qui ont investi les lieux. Et si vous n’aimez pas , l’homme aux plus de 10.000 aces en carrière, sachez que certains n’étaient venus que pour lui. « Je voulais voir ce que ça faisait en vrai, son service, confie Gilles, un ado. Et c’est vraiment impressionnant. Ça arrive beaucoup plus vite que ce qu’on pense. »

Battu en deux sets par son compatriote Cilic (7-6, 6-2), le Croate n’a pas battu son . Loin de là, même, mais c’est peut-être tant mieux. Cette année, il n’y a plus de filet entre les joueurs et le public. Les sensations sont accrues, le risque de se prendre une balle en pleine poire aussi. C’est d’ailleurs arrivé à un jeune garçon mardi. Evacué après avoir reçu un service de Jack Sock, il s’en est heureusement vite remis.

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Sachant cela, on se dit qu’il faut être un peu maso pour venir se placer pile dans l’axe du serveur. « Ça fait un peu peur, mais ça va. En tout cas, il faut toujours regarder le court. On ne peut pas passer notre temps sur Facebook comme sur le court central ! », se marre Sergio, un Brésilien de passage qui avait sa place au premier rang. Le voir lui et ses voisins se baisser et tendre les bras pour amortir un éventuel choc à chaque fois qu’une balle un peu chaude arrive est un vrai spectacle en soi-même.

D’autres assument complètement, et comptent sur leur science de la trajectoire pour rester en vie. « Ça va très vite, mais moi je suis venu juste pour ça, indique Cédric, deux rangs plus haut. Après, quand on connaît un peu, on arrive à savoir quand on est un peu en danger ou pas selon les angles qu’ils prennent. »

Joris s’y connaît, mais ça ne l’a pas empêché d’en prendre une petite dans la pommette, la faute à un rebond malheureux. Ça ne le fera pas partir. « Il faut qu’ils gardent ce court. Certains disent qu’il n’est pas digne d’un tournoi de ce niveau, mais c’est un endroit où on vient voir un match comme on va aux interclubs le week-end. Sauf que ce sont les meilleurs joueurs du monde. » Qui, dans leur grande majorité, adorent aller y faire un tour de temps en temps.