Gasquet en demi-finale de Wimbledon, Simon en quarts. Tsonga deux fois dans le dernier carré (en 2011 et 2012), Mahut qui gagne le Queen’s… A chaque fois que le mois de juillet revient, les Français reverdissent. A tel point qu’on en vient à se demander si ce n’est pas une bonne idée de jouer la Grande-Bretagne en quart de finale de Coupe Davis sur le gazon londonien. Alors pourquoi, si nos Français sont si bons sur herbe, y a-t-il si peu de courts du genre dans l’Hexagone ?

Il y a deux ans, Eurosport recensait neuf courts de gazon naturel connus, dont certains, privés, ne sont même pas accessibles aux joueurs professionnels. A ceux-là, il faut ajouter quelques terrains synthétiques. Mais aucune de ces enceintes n’est en mesure de recevoir un match de tennis de haut niveau. Pour beaucoup, il s’agit seulement de lignes tracées dans un champ. « Il faut planter une variété qui pousse rapidement, pour pouvoir boucher les trous quand il y a besoin », détaille Jean-Michel Montauban, en charge de l’entretien des courts du Tennis club de Moliets, dans les Landes.

Créés au début des années 2000, ils font parties des meilleurs équipements en la matière en France. « Mais ça demande beaucoup d’entretien, reprend-il. Nous tondons trois fois par semaine à 7 à 8 mm, ensuite, il faut régulièrement mettre du sable pour éviter les faux rebonds. Tout cela coûte cher en entretien. Nous nous avons des coûts réduits car l’entretien est le même que celui du golf que nous gérons aussi. Nous utilisons les mêmes machines. »

Coupe Davis : Tsonga et Simon joueront les deux premiers simples

Deauville, le futur Wimbledon normand

Mais bientôt, les meilleurs Français auront un endroit où préparer au mieux la tournée anglaise. Et pas loin de Paris. Lancé en 2012 avec l’appui de la Fédération française de tennis, le projet du Lawn Tennis-Club de Deauville est en passe d’aboutir. Implanté sur la commune de Touques (Calvados), il prévoit la création d’un complexe de quatorze courts, dont un central. Les travaux, lancés il y a un an, aboutiront au premier semestre 2016. Le tout pour un budget de 4 millions d’euros. Grâce à l’apport de tribunes amovible pouvant faire monter la jauge jusqu’à 5.500 spectateurs.

Paré pour accueillir la Coupe Davis

« Il y avait une vraie demande de la FFT pour le développement de ce genre d’infrastructures, détaille Grégory Brussot, l’un des porteurs du projet. Ne serait-ce que pour que les joueurs puissent s’entraîner dans les meilleures conditions avant Wimbledon. On nous a aussi demandé de respecter le cahier des charges de la Coupe Davis. » Avec pour objectif de recevoir un jour un quart de finale de l’épreuve. « Comme il n’y a pas de toit de prévu, c’est le seul créneau qui correspond, confirme Grégory Bussot. Ce projet va offrir aux joueurs un choix de surface supplémentaire. En fonction des adversaires, pouvoir jouer sur gazon n’est pas négligeable. » Alors pourquoi ne pas recevoir Nadal et Ferrer en 2016 en Coupe Davis sur gazon pour se donner de meilleures chances ? On n’en est pas encore là, mais ce ne sera bientôt plus impossible.