Ce n’est pas parce qu’on regarde Richard avec les yeux de Chimène l’on en perd pour autant notre lucidité. Le tigrounet de Sérignan, qui n’a gagné qu’un de ses 21 derniers sets disputés face à Novak Djokovic, a un peu près autant de chances de battre le Serbe en demi-finale de Wimbledon que Thibaut Pinot de finir une étape du Tour sans tomber par terre. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas tenter de déstabiliser le N° 1 mondial. Hors tennis, s’entend. Voici les petits conseils de la rédaction des sports à #Richard2015 pour rallier la finale sans faute.

1. Glisser du gluten dans sa confiture

Et que je t’écris un livre, et que je fais des pubs pour Gerblé… Novak nous a rebattu les oreilles de son histoire de régime sans gluten qui a changé sa vie, transformant un « babtou » fragile en RoboCop des courts. 20 Minutes a d’ailleurs enquêté sur cette vaste escroquerie. Mais ça fait au moins un point faible à exploiter pour Richard. Suffit de soudoyer un cuistot du tournoi, rajouter un peu de gluten dans la confiture de myrtilles du matin, et zou, c’est la faillite physique assurée.

2. Faire boire Boris Becker

Ceux qui se souviennent de Boris l’éphèbe doivent avoir bien mal aux yeux en regardant le Becker bouffi et rougi d’aujourd’hui. Il a avoué dans un livre avoir longtemps noyé sa solitude dans le whisky. Cela tombe bien, du whisky écossais de qualité, il y en a partout dans les pubs londoniens. Pourquoi ne pas envoyer Grosjean boire un verre « entre entraîneurs » et tenter d’influer sur la tactique du Djoker ? « Dis-lui de tout jouer sur le revers de Richard, il a mal au dos quand il joue de ce côté. »

3. Lui parler de ses dons d’acteur

Novak parle douze langues, partage sa vie avec une femme sublime, et joue un tennis de rêve, soit. Mais l’homme a ses failles, et on ne parle pas juste de cette coupe de cheveux immonde qui lui arrive au milieu du front. Djokovic, c’est d’abord et avant tout un acteur raté, qui a trouvé le moyen d’être coupé au montage de The Expendables. Sans parler de cet immense malaise quand il tente d’être drôle avec Maria Sharapova. Attaque directement son ego, Richard, mets-le plus bas que terre.

4. Porter un masque de Stan

Devant sa télé, Novak a dû crier aussi fort que nous quand il a vu le taurillon de Béziers mettre à mort Wawrinka en quarts. C’est que le Suisse, qui l’a battu en finale de Roland-Garros, doit lui donner des cauchemars, alors que Richard… Du coup, pourquoi ne pas rentrer sur le court avec un masque de Stan The Man et en distribuer quelques-uns au public de Centre Court ? Si Djoko voit ça, on ne lui donne pas 10 secondes pour se recroqueviller en position fœtale et se mettre à pleurer au milieu du court.

5. Lui rappeler (justement) que c’est une pleureuse

Malgré son torse d’enfant-loup et ses défaites crève-cœur en cinq sets, on n’a jamais vu Gasquet s’apitoyer sur son sort en public. Jamais une larme, jamais une plainte, un vrai roc de granit, notre Ritchie d’amour. Tout le contraire du saule pleureur Novak, qui a chouiné comme une fillette oubliée par ses parents à la sortie de l’école après sa finale perdue à Roland. Joue-la à l’ancienne Richard, va le racketter dans les vestiaires, il n’osera même pas rentrer sur le terrain. Forfait par flippette.

6. Faire exploser un bouchon de champagne

Si la pression psychologique échoue, il faut inverser la tactique de départ et miser sur la flagornerie éhontée, tel Dorante avec M. Jourdain. « Tiens, Novak, je t’ai apporté une bouteille de champagne pour fêter ta victoire vu que bon, on sait tous les deux que tu vas me mettre une pilée sur le terrain. » Et là, paf, lui faire sauter le bouchon à la figure en espérant que ça atterrisse dans l’œil. Ça a bien failli lui arriver à Rome, après tout.

7. Changer sa liste d’iPod

Dans une interview accordée à la fameuse émission « 60 minutes » de CBS après l’US open 2012, Djokovic avait livré quelques secrets de fabrication sur sa carrière de champion. Notamment que sa première coach, Jelena Bencic, lui lisait des poèmes de Pouchkine et lui faisait écouter de la musique classique plus jeune pour lui apprendre à se relaxer. La solution ? Subtiliser discrètement son iPod, effacer sa sélection et lui charger Les Rois du monde à la place. Il va craquer à l’usure, c’est sûr.

8. Condamner le temple bouddhiste

Quand il n’écoute pas du Mozart (pas Richard, l’autre) pour se calmer, Novak rend souvent visite aux moines bouddhistes du temple de Buddhapadipa, à 5 minutes de Wimbledon. « Il vient passer une heure ou deux pour méditer, seul, confie Bhatsakorn Piyobhaso à The Independant. Parfois, il demande qu’on lui donne les clés du temple principal pour qu’il puisse méditer tranquillement ». Avec Paul Quétin, le préparateur physique de Gasquet, pour bloquer l’entrée, ça ne se passera pas comme ça.