Enfin. Il aura fallu qu’Alizé Cornet attende sa onzième participation pour voir les 8es de finale de Roland-Garros. La Française a su maîtriser ses nerfs et s’appuyer sur le public du Chatrier pour sortir vainqueur d’un très beau combat contre la Croate Mirjana Lucic-Baroni (4-6, 6-3, 7-5), vendredi. Avant de retrouver Elina Svitolina au prochain tour, elle prend le temps de savourer.

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Vous avez semblé très émue à la fin du match…

Oui, beaucoup d’émotions sont sorties à la fin. D’abord, j’étais soulagée que ça se termine, je n’en pouvais plus de prendre des sacoches dans tous les sens contre cette fille imprévisible. Je n’ai pas joué mon meilleur tennis mais j’y suis allée au courage. Et puis, bien sûr c’est mon premier 8e de finale en dix ans ici. Je n’ai pas fait tant de 8e de finale que ça dans ma carrière, et y arriver sur un Grand Chelem c’est génial. La troisième chose, c’est que je n’ai pas eu beaucoup de victoires depuis le début de l’année, j’étais déçue. Et là je joue bien au meilleur des moments.

Il vous manquait toujours un petit quelque chose pour y arriver ces dernières années. C’était un problème mental ? Qu’est-ce qu’il vous manque pour franchir un cap ?

Je ne sais pas si c’est mental. C’est plus une constance à avoir au niveau de ma confiance en moi. C’est ça qui me permettra d’enchaîner des gros matchs les uns après les autres. Cette semaine prouve que je peux le faire, même si je n’ai pas battu des filles du top 10. Mais gagner trois matchs ici, c’est presque aussi dur. Il faut encore progresser pour arriver dans le top 10 mais je suis dans la bonne voie.

Le début de match a été compliqué. Étiez-vous stressée par le Central ?

Non, ce n’est pas le court en lui-même, je m’y sens très bien, mais plutôt le jeu de la fille en face. Elle m’a mise tout de suite sous pression. Je n’étais pas prête à avoir cette qualité de frappe en face, je n’étais pas en jambes. J’étais assez tendue avant le match parce que, malgré le fait que j’ai essayé de ne pas écouter ce que l’on disait, j’ai entendu ces derniers jours tout le monde qui disait que le tableau était ouvert. Cela m’a crispée. Une fois que je me suis concentrée sur le jeu et pas sur ces petites choses pas importantes, c’est allé mieux. J’ai réussi à embarquer le public avec moi, le combat était parti. J’aurais pu le perdre, cela s’est joué à rien du tout.

Vous avez bien profité du public, plus que les autres années non ?

J’ai toujours senti l’aide du public, mais je n’étais peut-être pas apte à la recevoir. Je ne peux pas trop l’expliquer. Peut-être que j’avais l’impression que les gens m’attendaient plus au tournant. Leur aide était peut-être moins forte. Cette année, j’ai vraiment envie profiter des bonnes vibrations, de tout ce soutien. J’ai tous les chakras ouverts aux encouragements. Cela va m’aider à aller au-delà de mes limites, à me dépasser parce que je n’ai pas envie de les décevoir cette fois. En tout cas c’est agréable, j’ai rarement connu des émotions aussi fortes que cette semaine.

A quel match vous attendez-vous contre Svitolina ?

Au moins, ce sera le premier match où je ne serai pas favorite parce qu’elle est top 20 [21e en fait]. Il faut que je prenne ma chance. Pour l’instant je savoure et ne pense pas à un potentiel quart. Il faut que je me concentre point par point sur ce que je vais faire. Je vais rester sur ma ligne directrice, qui me réussit pour l’instant.