Affaire Auradou-Jegou : L’avocate de la plaignante annonce qu’elle ira « au bout des recours » en Argentine
JUSTICE•Me Natacha Romano vient d’annoncer qu’après l’abandon des poursuites en Argentine, le 10 décembre, contre les rugbymen français Hugo Auradou et Oscar Jegou, sa cliente souhaite « épuiser toutes les instances d’appel » pour faire reconnaître le viol20 Minutes avec AFP
L'essentiel
- L’avocate de la femme argentine accusant les rugbymen français Oscar Jegou et Hugo Auradou de viol en Argentine a annoncé mercredi qu’elle irait « au bout des recours » contre l’abandon des poursuites, malgré le non-lieu prononcé le 10 décembre.
- Me Natacha Romano affirme avoir « des preuves en attente de production » et dénonce le rejet du rapport de l’hématologue excluant que sa cliente souffre « d’une quelconque maladie qui justifie ces blessures atroces, qui sont au nombre de quinze ».
- Les joueurs tricolores, qui ont toujours affirmé que le rapport sexuel était consenti, sont désormais considérés comme « sélectionnables » par la FFR et ont repris la compétition avec leur club.
La retentissante affaire Auradou-Jegou, qui a agité l’actualité en France comme en Argentine de juillet à décembre est-elle réellement close ? La femme qui accuse de viol les rugbymen tricolores Oscar Jegou et Hugo Auradou, au cours d’une tournée du XV de France en Argentine cet été, ira en tout cas au bout des recours judiciaires contre l’abandon des poursuites, vient d’assurer son avocate jeudi.
La justice argentine a rendu le 10 décembre un non-lieu au bénéfice des deux internationaux français de 21 ans accusés de viol aggravé (car commis en réunion) par une femme au cours d’une soirée alcoolisée à Mendoza (nord-ouest de l’Argentine), dans la nuit du 6 au 7 juillet, après un match du XV de France contre les Pumas.
Prochaine étape : la Cour de cassation de Mendoza
L’avocate de la plaignante, Me Natacha Romano, avait immédiatement annoncé son intention de faire appel de la décision rendue par une juge du pôle judiciaire de Mendoza où a été instruite l’affaire. Selon Me Romano, la justice a autorisé le dépôt de l’appel, qui aura lieu dans les prochains jours. « La consigne de ma cliente est d’épuiser toutes les instances d’appel, d’aller au bout des recours », jusqu’aux plus hautes juridictions.
Les prochaines étapes sont donc la Cour de cassation de Mendoza, puis la Cour suprême de Mendoza, et enfin la Cour suprême nationale. L’avocate s’est dite prête à saisir, en dernier ressort, la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) établie au Costa Rica. La plaignante âgée de 39 ans dit avoir été agressée, après une rencontre en boîte de nuit, dans l’hôtel où séjournaient des membres de l’équipe de France de rugby.
« Des preuves en attente »
« L’acte enquêté ne constitue pas un délit », a estimé la juge qui a rendu le non-lieu, indiquant donc qu’il n’y avait pas eu de viol. Pour Me Romano, toutes les preuves « devraient être pleinement évaluées ». « Nous avons des preuves en attente de production qui avaient même été ordonnées et, de manière surprenante, le procureur n’a pas voulu les produire », ajoute l’avocate. Elle fait référence à l’origine des ecchymoses que la plaignante a présentées et qui ont été confirmées par les tribunaux.