JUSTICEDans l’affaire Auradou-Jegou, la version de la plaignante mise à mal

Affaire Auradou-Jegou : L’expertise psychiatrique de la plaignante pointe les incohérences de son récit

JUSTICELes conclusions de l’expertise psychiatrique et psychologique réalisée auprès de la plaignante ne semblent pas jouer en sa faveur, alors que Hugo Auradou et Oscar Jegou ont déposé une demande de non-lieu
Maria* dans une chambre d'hôtel à Mendoza, en Argentine, le 6 septembre 2024, répond aux questions de l'AFP.
Maria* dans une chambre d'hôtel à Mendoza, en Argentine, le 6 septembre 2024, répond aux questions de l'AFP. - Capture d'écran de l'interview filmée
Aymeric Le Gall

A.L.G.

Voilà un rapport qui pourrait faire la différence. Accusés de viol aggravé en réunion par une femme argentine de 39 ans, les deux rugbymen français Hugo Auradou et Oscar Jegou, de retour en France depuis le 4 septembre après cinquante-huit jours de détention outre-Atlantique, attendent le verdict de la justice argentine quant à leur demande de non-lieu.

Celle-ci pourrait finalement être validée après la livraison au Ministère public de Mendoza du rapport d’expertise psychiatrique et psychologique réalisée auprès de la plaignante, qui met en évidence un certain nombre d’incohérences dans le récit de cette dernière.

Dans ce long rapport d’expertise dévoilé par nos confrères du Midi Olympique, les spécialistes évoquent « une tendance à accommoder l’information qu’elle fournit, en mettant l’accent sur les aspects qui peuvent favoriser sa vision des faits et en étant évasive sur les données qui peuvent la compromettre et qui conduit clairement à établir une version différente. » « L’histoire est incohérente et insoutenable d’un point de vue logique. Il existe des contradictions entre les différentes parties du récit », poursuivent-ils.

Toujours selon les experts mandatés par la justice argentine, « l’histoire n’est pas spontanée et, conformément à ce qui a été dit précédemment, elle est teintée des mêmes influences extérieures, notamment de son amie, avec l’échange de messages audio. » La plaignante aurait elle-même reconnu « que sans cette conversation [avec son amie, quelques instants après les faits], elle n’aurait pas porté plainte ».

La plaignante évoque un « stress post-traumatique »

La victime présumée n’a pas attendu la fuite des conclusions de ce rapport d’expertise dans la presse pour se défendre sur ces points. Dans une interview dimanche accordée au Parisien, celle-ci explique souffrir « de stress post-traumatique ». « Les images de cette nuit me reviennent par flashs à mesure que le temps passe. Je me souviens de ces moments par séquences », poursuit-elle. Charge désormais à la justice de trancher cette affaire.

Une justice accusée par le camp de la plaignante de conflit d’intérêts : l’avocat argentin de Jegou et Auradou n’étant autre que le frère de l’actuel ministre de la Justice, ce qui jette en effet un voile sur l’équité de la procédure. En cas de non-lieu prononcé pour les deux internationaux du XV de France, la plaignante et ses avocats pourraient faire appel de cette décision.