Lucien Mias, « Docteur pack » et légende du XV de France, est décédé à 93 ans
rugby•Médecin, Lucien Mias avait notamment été Capitaine du XV de France dans les années 1950A.H. avec AFP
Tombeur des All Blacks, des Springboks en Afrique du Sud et des Anglais à Twickenham. Lucien Mias, capitaine dans les années 1950, a accompagné quelques-uns des premiers grands exploits du XV de France. Il s’est éteint dans la nuit de dimanche à lundi à l’âge de 93 ans, a annoncé à l’AFP le maire de Mazamet, son club de toujours.
Le plus grand fait d’armes de « Docteur Pack », surnom en référence à son métier de médecin généraliste, s’est écrit le 16 août 1958 à la fin d’une tournée en Afrique du Sud. A Johannesburg, sous son capitanat et portés par la puissance de leur pack, les Français s’imposent (9-5) lors du second test-match face aux Sud-Africains, après un nul (3-3) trois semaines plus tôt.
Inventeur du « demi-tour contact »
L’exploit est majuscule : les Bleus sont les premiers depuis 1896 à dominer les Springboks chez eux dans une série de test-matches. Et les exploits, Mias les a collectionnés tout au long de ses 29 sélections entre 1951 et 1959, avec le XV de France des frères Prat. Victorieux de toutes les grandes nations, il est notamment du premier succès français face à la Nouvelle-Zélande (3-0), en février 1954.
Et dans le Tournoi des cinq nations, il connaît la première victoire contre les Anglais à Twickenham, en février 1951 (11-3), puis contre les Gallois à Cardiff (16-6), en mars 1958. Une trajectoire qui lui valut d’être le seul quinziste jamais sacré « Champion des champions » par L’Equipe. C’était en 1959, l’année où la France remporta sa première victoire seule dans le Tournoi des cinq nations, après celles, partagées, de 1954 (dont il fut aussi) et 1955.
Sur le terrain, Lucien Mias arbore un casque rudimentaire. Il est un leader, six fois capitaine du XV de France, mais aussi l’inventeur du « demi-tour contact » qui favorise la continuité du jeu d’avants. Précurseur sur les terrains, il le fut également dans sa vie professionnelle, en défendant une approche « humaniste » dans sa spécialité, la gériatrie. Et plus tard en fondant un site Internet dédié au grand âge : « Papidoc », comme son surnom une fois sorti du pack.