« Je suis fan »… Galthié et les Bleus heureux comme des gosses au Vélodrome

France-Namibie : « J’ai une anecdote, je vous la fais ? »… Galthié et les Bleus heureux comme des gosses au Vélodrome

rugbyLe XV de France a disputé au Vélodrome quelques-unes des plus belles rencontres de son histoire, toujours dans une ambiance fabuleuse
Nicolas Camus

Nicolas Camus

L'essentiel

  • Le XV de France affronte la Namibie pour son troisième match de poule de Coupe du monde, jeudi soir, au stade Vélodrome de Marseille.
  • Un lieu qui lui réussit très bien historiquement, avec notamment des victoires retentissantes contre la Nouvelle-Zélande ou l’Afrique du Sud, toujours dans des ambiances de dingue.
  • Le sélectionneur Fabien Galthié et ses joueurs ont hâte d’y goûter à nouveau, dans le contexte encore plus grandiose d’un Mondial.

De notre envoyé spécial à Marseille,

Il suffisait de voir comment le visage de Fabien Galthié s’est illuminé, mardi, à l’évocation du stade Vélodrome, pour comprendre le bonheur des Bleus de retrouver cet endroit. « J’adore, je suis fan, a lancé le sélectionneur. Je n’ai que de grands souvenirs ici, pas de mauvais : les All Blacks, l’Angleterre, l’Australie, l’Afrique du Sud en tant que joueur, une demi-finale avec Toulon contre le Racing, contre l’Afrique du Sud avec l’équipe de France actuelle… » N’en jetez plus, l’ancien demi de mêlée en aurait pour la nuit à raconter ses exploits boulevard Michelet.

Pas d’échauffement contre les Blacks

« Attendez, j’ai une anecdote, quand même. Je vous la fais ou pas ? » Les suiveurs que nous sommes n’en attendaient pas tant, alors vas-y Fabien, balance. « En 2000, on devait jouer contre les All Blacks et on était logés à Aix-en-Provence. On arrive en ville, et on se perd. Le bus ne trouve pas le stade. Et finalement, on arrive seulement une demi-heure avant le coup d’envoi. On descend et on tombe dans une convention de la Société générale. Ils étaient contents, mais il ne restait plus qu’une demi-heure. On s’est changés dans le bus et on est rentrés dans les vestiaires seulement un quart d’heure avant le coup d’envoi. Alors on a eu une idée. Comme on n’avait plus le temps de s’échauffer, on a juste fait le tour du terrain, doucement. Le public était si proche, il y avait une telle ferveur, une telle chaleur dans le stade que juste en faisant ça, on était chauds. Et au bout d’un quart d’heure, on menait 17-0. »

Mieux que ça, c’était même au bout de douze minutes. Deux essais d’entrée de Garbajosa et Magne avaient électrifié cette douce soirée de novembre, l’une des plus emballantes de l’histoire du rugby français, avec un ébouriffant 42-33 score final. Ça, c’était pour la première fois du XV au France au Vélodrome. Pour la dernière en date, en novembre 2022 face à l’Afrique du Sud, c’est Charles Ollivon qui prend la suite : « Une ambiance incroyable. On en a eu des frissons. J’ai souvenir d’une pénalité de Cheslin Kolbe. On se regardait sur le terrain, et on ne comprenait pas ce qu’il se passait tellement il y avait de bruit. On ne s’entendait pas parler. Ce sont des choses qui marquent. Cette ambiance reste dans ce chaudron, les bruits restent, les émotions, le ressenti aussi. J’ai même l’impression que le terrain tremble un peu aussi parfois. »

Clarles Ollivon face à l'Afrique du Sud en novembre 2022.
Clarles Ollivon face à l'Afrique du Sud en novembre 2022.  - AFP

La victoire finale des Bleus face aux champions du monde en titre (30-26) fait partie du panthéon de cette génération. Finalement, il n’y a qu’Antoine Dupont qui n’en garde pas un souvenir extraordinaire. La scène était d’ailleurs plutôt drôle, mardi, entre un sélectionneur extatique et son capitaine à la mine renfrognée.

- « Et toi, Antoine, tu aimes bien le Vélodrome ? »

- « J’ai des souvenirs très mitigés sur le dernier match… »

- « Ah mais oui c’est vrai ! Bon, on avait gagné. »

- « Oui oui, c’est pour ça que j’ai dit mitigé. »

Galthié avait oublié que son numéro 9 avait écopé d’un carton rouge lors de cette rencontre pour un jeu dangereux sur Kolbe. Mais les Bleus l’avaient emporté, donc, comme à chaque fois ou presque qu’ils foulent cette pelouse. En 13 matchs, seuls deux accrocs sont venus ternir l’histoire d’amour, face à l’Argentine en 2004 et la Nouvelle-Zélande en 2009. Ce jeudi, contre la Namibie, on ne voit pas bien comment l’équipe-type du XV de France pourrait ne pas l’enrichir encore.

NOTRE DOSSIER XV DE FRANCE

Les joueurs ont hâte de goûter à nouveau à cette atmosphère si particulière. « Ça change du Stade de France. Là, on est vraiment proches des supporteurs, apprécie l’arrière Thomas Ramos. Le stade est magnifique et l’ambiance incroyable. On a à cœur de faire un bon match. » Et d’apporter à la ville de Marseille une petite bouffée d’air, alors que l’OM vient de s’enfoncer dans une crise dont il a le secret.