rugbyVahaamahina, victime d’une nouvelle commotion, raccroche et charge Clermont

Top 14 : Contraint de raccrocher à 31 ans à cause d'une nouvelle commotion, Vahaamahina charge Clermont

rugbyLe deuxième ligne international doit arrêter sa carrière à 31 ans, victime d’une nouvelle commotion et surtout selon d’une mauvaise gestion de la part de son club
Nicolas Camus

N.C. avec AFP

Ce n’est certainement pas comme ça qu’il imaginait sa fin de carrière. Victime d’une nouvelle commotion cérébrale en décembre, Sébastien Vahaamahina est contraint de dire stop, à 31 ans. Le deuxième de ligne de Clermont, 41 sélections avec le XV de France, est amer. Il en veut beaucoup à son club de l’avoir laissé tomber, comme il l’explique dans une interview accordée à L’Equipe ce samedi.

Vahaamahina n’a plus joué avec Clermont depuis le 10 décembre 2022 et un match face à la franchise sud-africaine des Stormers, en Champions Cup. « En six ans, c’est la dixième (commotion) répertoriée. Il y en a eu d’autres, mais elles n’ont apparemment pas été enregistrées dans mon dossier médical. J’ai des symptômes de plus en plus fort après chaque commotion, avec un impact sur ma vie de joueur de rugby professionnel mais aussi sur ma vie privée », confie-t-il, racontant ses « maux de tête », ses « vertiges » et sa « fatigue ».

Retrait de licence sans avoir été averti

« Une semaine après, j’ai voulu venir au stade en conduisant seul. Résultat : je me suis endormi sur le parking en arrivant tellement j’étais épuisé d’avoir conduit même pas quinze minutes. On a dû aussi repousser mon opération du nez car l’anesthésie n’était pas conseillée dans mon état », a-t-il poursuivi. Après deux opérations, l’ancien joueur de Brive et de Perpignan, arrivé à Marcel-Michelin en 2014, a « repris une vie presque normale », mais continue à vivre avec « une épée tranchante au-dessus de la tête ».

« Cinq mois ont passé et ils (les dirigeants de Clermont) auraient pu me faire une proposition décente et claire pour terminer correctement mon histoire avec le club. S’ils ne l’ont pas fait, c’est qu’ils ne veulent pas le faire. Le club continue à gagner du temps et espérer que je baisse les bras. Je pensais mériter plus de respect. Je suis déçu et blessé, a encore affirmé le deuxième ligne. J’ai compris que l’ASM avait sûrement autre chose à faire que de s’occuper de ses vieux soldats. »

Dans la semaine, club et joueur ont reçu un courrier de la FFR, indiquant le retrait de la licence de Vahaamahina « à la suite d’une lettre du médecin de l’ASM et une recommandation de la commission médicale devant laquelle je n’ai jamais été convoquée », selon le natif de Nouméa qui explique n’avoir reçu aucune information préalable.

« Honte pour mon club »

« J’ai honte pour mon club alors que mon licenciement pour inaptitude est en cours. J’ai beaucoup de mal à mettre les pieds au stade. J’ai dit aux dirigeants qu’ils avaient tout gâché, comme s’ils avaient tout effacé. J’étais programmé pour jouer, pour tout donner et performer », constate-t-il.

« Eux devaient et doivent nous protéger. Les joueurs ont des devoirs mais aussi des droits. Ils sont pressés d’en finir avec moi. Tout cela est injuste. Ils n’assument pas. On est comme des voitures pour eux. Et quand on est foutu, on part à la casse », raconte encore Vahaamahina, estimant qu’« à plusieurs reprises, les délais de repos après commotions n’ont pas été respectés ». Il est le troisième joueur de l’ASM à dénoncer l’attitude du club auvergnat, après le deuxième ligne Jamie Cudmore et le troisième ligne Alexandre Lapandry, qui ont déposé plainte contre le club pour « mise en danger de la vie d’autrui ».