Top 14 : « On a le potentiel pour être champion », François Trinh-Duc croit au Brennus avec l’UBB
INTERVIEW•Avant de retrouver le MHR, le nouveau demi d’ouverture se livre sur sa dernière saison au haut niveauPropos recueillis par Clément Carpentier
L'essentiel
- L’Union Bordeaux-Bègles, deuxième du Top 14, reçoit ce samedi (15 heures) Montpellier lors de la 6e journée.
- Arrivé cet été en Gironde pour retrouver son meilleur ami Louis Picamoles et boucler la boucle ensemble, François Trinh-Duc est persuadé que l’UBB a le potentiel pour gagner le Brennus cette saison.
- S’il est aujourd’hui dans la transmission de son expérience auprès de Matthieu Jalibert, il ne se voit pas continuer dans le rugby pro après la fin de sa carrière.
Ce sont loin d’être les premiers venus du haut de leurs 34 et 35 ans. Ils en ont vu (beaucoup) d’autres dans leur riche carrière. Pourtant, cela risque tout de même de leur faire tout drôle samedi (15 heures) de se retrouver sous le même maillot, celui de l’Union Bordeaux-Bègles, face à leur club de cœur, Montpellier, lors de la 6e journée de Top 14. Pour François Trinh-Duc et Louis Picamoles, ça ne sera jamais un match comme les autres. Mais peut-être le dernier…
En effet, les copains de toujours ont prévu de raccrocher les crampons en fin de saison. Ensemble donc, et à l’UBB. Le troisième ligne, arrivé en cours de saison dernière, a été rejoint par son ami demi d’ouverture cet été. Un François Trinh-Duc venu apporter toute son expérience à cette équipe bordelaise mais aussi à un certain Matthieu Jalibert, l’un de ses successeurs avec le XV de France, comme il le confie à 20 Minutes.
Comment se passent pour vous ces premières semaines en Gironde ?
Très bien. J’ai été bien intégré, bien accueilli par tout le monde. C’est aussi une région où il fait bon y vivre. Toute la petite famille s’y sent très bien. Sur le terrain, j’ai trouvé rapidement mes marques sur un projet de jeu assez ambitieux et c’est avec plaisir que je m’entraîne tous les jours ici.
C’est ce à quoi vous vous attendiez ?
Oui c’est exactement ce que j’imaginais. Sur les dernières années, l’UBB a fait de très belles saisons et pour l’instant, on est plutôt bien partis (deuxième du Top 14 après cinq matchs) même si on a laissé quelques points en route (défaite à Biarritz et nul à Castres). L’objectif, c’est bien sûr de jouer la qualification et puis après les phases finales, c’est toujours très ouvert.
Pour l’instant, à titre personnel, vous ne jouez pas beaucoup (une seule titularisation)…
Je sais pourquoi je suis venu ici (être la doublure de Matthieu Jalibert) alors même si parfois, c’est un peu dur car on est tous des compétiteurs, il n’y a pas de frustration. Peut-être qu’aujourd’hui, je ne joue que les fins de match mais elles sont tellement devenues importantes et stratégiques de nos jours, avec des points à aller chercher que ça me va aussi. Et puis quand Matthieu partira en équipe de France, il faudra que je réponde présent. L’objectif, c’est aussi de bien se préparer pour ce moment.
Ce match contre Montpellier, ça reste particulier pour vous ?
Déjà, ça a pas mal changé depuis mon départ (2016), après ça reste mon club de cœur. Il y a encore des joueurs en face que je connais bien et depuis longtemps : Fulgence Ouedraogo, Geoffrey Doumayrou ou Kylian Galtier. Forcément, ça fait toujours un peu bizarre de jouer contre eux mais moins que l’année suivante où j’ai quitté le club.
Et Louis Picamoles sera à vos côtés cette fois-ci ?
On s’était toujours dit qu’on finirait ensemble notre carrière. Au départ, c’était plutôt sur un projet à l’étranger et puis finalement, l’opportunité s’est présentée avec Bordeaux. On est très heureux de se retrouver et surtout de rejouer ensemble sur un terrain.
Pour revenir à l’UBB, quelle est votre relation avec Christophe Urios ?
Cela a été aussi une des raisons de ma venue, je voulais travailler avec Christophe (Urios). Pour moi, c’est l’un des seuls vrais managers que j’ai connu dans le rugby. Il manage et il a ses adjoints qui parlent plus de rugby, qui prépare les entraînements. Lui, il est avant tout là pour encadrer, pour que tout le monde reste dans le cadre, pour faire des rendez-vous individuels sur l’état d’esprit, la vision, les objectifs… Il est ultra-pointilleux là-dessus et c’est un vrai plus ! Cela permet de savoir où on en est, savoir où on va et pourquoi on fait les choses. C’est très très important.
Pensez-vous que cette équipe peut gagner le Bouclier de Brennus dès cette saison ?
Je pense qu’on a le potentiel pour être champion. On n’est peut-être pas l’équipe la plus armée en termes de joueurs mais sur l’état d’esprit, sur la volonté de jouer et surtout de jouer ensemble, on est très solides. Si on continue à grandir, à bosser ensemble car c’est notre vraie force, on a de belles choses à accomplir. On a aussi des joueurs talentueux, des joueurs costauds, des joueurs d’expérience… C’est un très bon mix pour aller chercher un truc au bout. Mais tout ça, il faut le montrer sur le terrain et chaque week-end.
C’est bien votre dernière saison ?
Pour l’instant oui, puisque je n’ai signé qu’un an. Je me consacre à 300 % à cette saison, elle va être très longue comme d’habitude. J’aime beaucoup ce rôle que j’ai avec Matthieu (Jalibert) où je suis sur de la transmission. On prépare les matchs ensemble. C’est important pour moi de transmettre parce que quand j’ai commencé, j’ai été très bien épaulé par des anciens et ça m’a permis de gagner du temps.
Comment voyez-vous votre après-carrière ?
Même si je suis beaucoup dans la transmission aujourd’hui comme je viens de le dire, j’ai plutôt envie de quitter le monde du rugby professionnel. Je veux faire une parenthèse dans un premier temps. Je suis plutôt dans l’optique d’aller donner un coup de main aux écoles de rugby amateurs à côté de chez moi à Montpellier. Je ne veux pas forcément rester dans le rugby pro.