L'essentiel

  • L’Equipe de France de rugby tenait une (courte) victoire, vendredi contre l’Ecosse, jusqu’à ce que Brice Dulin ne commette l’erreur qui tue sur la dernière possession.
  • Mais s’il coûte la victoire aux Bleus dans ce match, le joueur du Stade Rochelais ne porte pas la responsabilité à lui tout seul du triste match du XV de France.

Au Stade de France,

On a beau se repasser la séquence encore et encore et encore, rien à faire, on ne comprend pas ce qu’a voulu faire Brice Dulin. On jouait la 81e minute de ce France-Ecosse, vendredi, quand l’équipe de France, menant de trois points au score (23-20), a réussi à récupérer le ballon par on ne sait quel miracle. Il ne restait plus alors à l’arrière du Stade Rochelais qu’à balancer un grand coup de godasse en touche pour régler l’affaire et permettre aux Bleus de sortir de ce tournoi la tête haute.

A la place, le numéro 15 a tenté une relance plus-téméraire-tu-meurs devant son en-but et s’est fait rattraper par Chris Harris, avant de concéder la pénalité qui tue. Le cadeau était trop beau pour que les Ecossais ne se jettent pas dessus et inscrivent l’essai de la victoire (85e), à l’opposé, après de nombreux temps de jeu parfaitement maîtrisés. On ne sait pas ce que nous aurait dit Gaël Fickou s’il était passé en conférence de presse après le match, mais ce qui est sûr c’est que, sur le coup, le joueur du Stade Français a eu du mal à en croire ses yeux (et l’a fait savoir à Dulin).

« C’est dur à encaisser, vous avez vu le scénario »

Le seul à avoir accepté de revenir (très) brièvement sur ce fait de lose fut le capitaine Charles Ollivon. « C’est difficile de dire ce qu’il s’est passé, je n’en ai pas parlé avec les joueurs concernés. On récupère la possession, on tergiverse un peu… Il faudra débriefer mais je pense que ces erreurs nous feront grandir. À nous d’apprendre de ces péripéties. » On comprend que personne n’ait eu envie de tirer sur le copain, auteur par ailleurs d’un tournoi franchement pas mal jusque-là, mais on ne voit pas ce que les Bleus pourraient apprendre de ce non-sens, mais bon, admettons.

L’histoire est d’autant plus vache que c’est ce même Dulin qui, une semaine plus tôt, inscrivait l’essai de la victoire – et donc de l’espoir de victoire finale – face aux Gallois à la 82e minute. « C’est dur à encaisser, vous avez vu le scénario, soufflait Galthié dans les travées du Stade de France. À un moment donné, on se dit que le match est terminé, et puis finalement non. Derrière, on doit repartir sur une phase défensive et les Écossais finissent par marquer et gagner… ».

Si cette erreur a clairement coûté la victoire aux Français vendredi soir, il serait quand même injuste de tout mettre sur le dos de Brice Dulin. Non, les Bleus n’ont pas attendu les tout derniers instants de ce match face aux Ecossais pour dire adieu à leurs rêves de gloires dans le tournoi. A vrai dire, à part quelques mini-séquences un peu sexy (on pense à l’essai de Penaud initié par cette chistera de l’espace de Vakatawa), les Bleus n’ont jamais semblé en mesure de renverser la meilleure défense du tournoi.

L'arrière du Stade Rochelais a inscrit le premier essai français contre l'Ecosse.
L'arrière du Stade Rochelais a inscrit le premier essai français contre l'Ecosse.  - Anne-Christine POUJOULAT / AFP

Les Bleus méritaient à peine mieux

La faute à ce fameux +21 qu’il fallait forcément atteindre pour espérer soulever le trophée ? C’est la théorie défendue par Gaël Fickou après la rencontre : « On a couru après ce titre, peut-être qu’on a mélangé certains domaines, on a peut-être voulu marquer trop rapidement, on ne finissait pas les actions. Ils gardaient bien le ballon, ils faisaient 50 temps de jeu, on était pressés, on voulait marquer ces vingt et un points. À la fin, ça coûte très cher. »

La réalité c’est que les Bleus n’ont fait que réagir aux attaques écossaises et courir après le score pendant une bonne partie de la première période. Et quand ils ont enfin réussi à remettre un peu d’ordre dans leurs idées, les Bleus ont commis des erreurs stupides, comme sur cette touche vendangée dans les grandes largeurs juste avant la pause.


Notre podcast rugby

« Si on reprend le match et qu’on l’étudie en détail, on va forcément trouver des moments-clés qui seront déterminants à la fin, a convenu le sélectionneur. Sur le coup, on a choisi de lancer en fond de touche et les Écossais ont su lire notre structure et intervenir à bon escient. Mais cette touche n’est pas le seul, il y en a plusieurs. » Quinze, pour être précis. Oui, quinze comme le nombre de pénalités concédées par le XV de France vendredi soir. C’est trop, beaucoup trop pour espérer, au mieux, une petite victoire pour la forme. Et même ça, on n’y a pas eu droit.