DISPARITIONLe père de Christophe Dominici écrit une émouvante lettre à son fils

Mort de Christophe Dominici : En hommage, son père lui écrit une émouvante lettre posthume

DISPARITIONJean Dominici a préfacé la nouvelle édition de la biographie de son rugbyman de fils, à paraître ce jeudi
Aymeric Le Gall

A.L.G.

Fichue poussière dans l’œil… Trois mois après le décès tragique de Christophe Dominici, le père de l’ancien international du XV de France a pris la plume pour écrire une lettre posthume à son fils. Publiée (en partie) en avant-première chez nos confrères de L'Equipe, celle-ci fera office de nouvelle préface au livre Bleu à l’âme, la biographie du joueur qui a été rééditée depuis sa mort et reparaîtra ce jeudi. En plus de ce texte émouvant, la maison d’édition y a ajouté les témoignages de certains de ses meilleurs amis comme Fabien Galthié, Max Guazzini et Bernard Laporte.

« Mon Cristh, quelque chose devenu rare depuis que tu es parti s’est produit aujourd’hui. J’ai été heureux pendant quelques minutes. Un de tes chevaux a gagné, Christophe ! Tu vois, tu l’as bien choisi. Je suis sûr que de là-haut, tu l’as vu franchir la ligne en tête et ça a dû te faire plaisir à toi aussi. C’est bon d’imaginer qu’on puisse encore partager des moments de bonheur tous les deux », écrit Jean Dominici.

« Ne plus te voir. Ne plus t’entendre. C’est dur. On m’a enlevé ta sœur et c’est une partie de moi-même qui est partie avec elle. Maintenant, on m’enlève la moitié qui me faisait vivre et plus rien n’a de sens », poursuit-il avant de revenir sur les circonstances du décès de l’ancien joueur du Stade Français. Alors qu’une enquête est toujours en cours pour élucider le mystère entourant sa mort (impossible pour l’heure de dire s’il s’agit d’un accident ou d’un suicide), Jean Dominici ne semble pas croire à la seconde thèse.

Jean Dominici a du mal à croire à la thèse du suicide

« Quand je n’écris pas sur toi, je te relis. À la recherche d’un détail qui, au regard de ce qui est arrivé le 24 novembre 2020, à 14 heures, dans le parc de Saint-Cloud – et qui pour l’instant reste un mystère – pourrait apporter un début d’explication. Pourquoi as-tu basculé du haut d’un édifice du parc de Saint-Cloud depuis lequel tu pouvais voir ta future maison, à Sèvres ?, se demande-t-il. On t’a retrouvé sur le sol. Mort sur le coup, mais gisant sur le dos. Pas face contre terre comme quelqu’un qui se jette volontairement dans le vide. Ton corps n’était pas disloqué, ton visage pas abîmé. Tes ongles seulement semblaient avoir été arrachés, comme si tu avais tenté de te rattraper. »

On apprend ensuite que le père avait prévu de rendre visite à son fils le week-end précédant le drame, mais qu’il en avait été empêché au dernier moment par une rage de dents. « Aujourd’hui, mon Cristh, mon chéri, tu n’es plus là physiquement parmi nous quand tous les objets, les sons, les discussions ne parlent que de toi, mais je me dis que tu es paisible, tu te reposes enfin, tu ne souffres plus, conclut Jean Dominici. Même si elle est totalement irrationnelle, je m’accroche à cette pensée. Quoi faire d’autre ? »

« Janot, ton papa qui t’aime »